Voyager à l’étranger est devenu dangereux pour Georges W. Bush. En février déjà, l’ancien président américain a annulé sa visite à Genève, après qu’Amnesty International a appelé les autorités suisses à l’arrêter et à ouvrir une enquête concernant sa responsabilité dans des actes de torture.
C’est maintenant au Canada qu’est lancée la deuxième tentative de porter Georges W. Bush devant la justice. En tant qu’Etat signataire de la Convention internationale contre la torture, le Canada est tenu de mener une action en justice contre l’ancien président américain, dans le cas où il maintient sa visite prévue le 20 octobre 2011.
«Alors que les autorités américaines se sont, jusqu’à présent, abstenues de traduire l’ancien président George Bush en justice, la communauté internationale se doit d’intervenir», a déclaré Susan Lee d'Amnesty International. «Si le Canada ne prend aucune mesure lors de sa visite dans le pays, il bafouera la Convention des Nations unies contre la torture et fera preuve de mépris envers les droits humains.»
Torture et mauvais traitements
Amnesty International a adressé une communication aux autorités canadiennes le 21 septembre 2011, qui présente des éléments substantiels quant à la responsabilité légale de l’ancien président dans une série d’atteintes aux droits humains.
Ces violations, notamment des actes de torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants, et des disparitions forcées, se sont déroulées dans le cadre du programme de détention secrète de l’Agence centrale du renseignement (CIA) entre 2002 et 2009.
Alors qu’il était au pouvoir, George W. Bush a donné son aval à l’utilisation d’un certain nombre de «techniques d’interrogatoire poussé» sur les personnes détenues dans le cadre du programme secret de la CIA. Plus tard, il a en particulier admis avoir autorisé le recours au «waterboarding» (simulacre de noyade) contre plusieurs personnes.
Personne n’est au-dessus de la loi
«Le Canada doit saisir cette occasion unique de montrer sa détermination à honorer ses engagements et ses obligations en termes de droits humains, a indiqué Susan Lee. À l’avant-garde des initiatives visant à faire avancer le système de justice internationale, il doit aujourd’hui prouver que lorsqu’il s’agit de rendre des comptes pour des atteintes aux droits humains, aucun citoyen ni aucun État n’est au-dessus du droit international.»
Lisez le rapport «Visit to Canada of former President George W. Bush and Canadian obligations under international law» (28 pages).