La grève de la faim doit débuter le 8 juillet 2013, pour protester contre l'absence de mise en œuvre des réformes promises il y a un an par les Services pénitentiaires et de réinsertion de Californie. «Ils ont dit qu'ils allaient donner aux prisonniers la possibilité de sortir du régime d’isolement, mais rares sont ceux qui sont sortis de ces quartiers, et la plupart des dossiers n'ont pas encore été réexaminés», a déclaré Angela Wright, spécialiste des prisons américaines de très haute sécurité à Amnesty International. «Plutôt que de s'améliorer, les conditions de détention se sont en réalité sérieusement détériorées.»
Par exemple, un contrôle des cellules par les gardiens toutes les 30 minutes, y compris la nuit, a été instauré. «Ces prisonniers sont déjà détenus dans des conditions très dures, et ces nouveaux contrôles de nuit sont perçus comme une punition et peuvent entraîner de graves privations de sommeil. Ils doivent cesser immédiatement», a indiqué Angela Wright.
Plus d’un millier de prisonniers sont concernés
Plus d'un millier de prisonniers continuent d'être maintenus à l'isolement pour une durée illimitée, confinés 22 à 24 heures par jour dans de petites cellules souvent sans fenêtres, et privés de véritables contacts humains. Plusieurs centaines d'entre eux sont détenus dans ces quartiers de très haute sécurité depuis plus de dix ans.
Selon le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, la détention à l'isolement, même pour une durée limitée, est susceptible de causer de graves souffrances psychologiques. Les États ne doivent isoler les prisonniers qu’exceptionnellement, et pour une durée aussi courte que possible. Or, en 2011, plus de 500 prisonniers étaient détenus à l'isolement dans les quartiers de très haute sécurité de la prison d'État de Pelican Bay depuis au moins 10 ans, et 78 s'y trouvaient depuis 20 ans ou plus (statistiques des autorités californiennes).
En juillet 2011, les prisonniers du quartier d'isolement de Pelican Bay avaient fait une grève de la faim pendant 20 jours. Cette grève s'était étendue aux autres prisons de l'État et, au plus fort de l’action, jusqu’à 6 000 prisonniers y participaient.