Etats-Unis Répression inhumaine contre les grévistes de la faim

22 juillet 2013
Les autorités carcérales de l'État de Californie ont adopté des mesures répressives à l’égard de prisonniers qui observent une grève de la faim. Des punitions violentes qui empiètent sur les droits fondamentaux des grévistes.

Plus de 1000 personnes incarcérées dans des prisons californiennes observent depuis trois semaines une grève de la faim. Elles protestent de cette manière contre les conditions de détention à l’isolement. Certains grévistes des quartiers de très haute sécurité de Pelican Bay affirment que les autorités carcérales ont envoyé de l’air froid dans leurs cellules, et leur ont par ailleurs confisqué des liquides, des produits d’hygiène et des documents juridiques.

«Les prisonniers essayant de faire cesser des conditions inhumaines ne doivent pas être réprimés pour avoir exercé leur droit de manifester de manière pacifique», a déclaré Angela Wright, spécialiste des États-Unis à Amnesty International. «L’isolement prolongé dans des conditions qu’on ne saurait qualifier autrement que de cruelles et d’inhumaines est interdit par le droit international.»

Au moins 500 prisonniers se trouvent depuis plus de dix ans dans des quartiers de sécurité; les conditions de privation environnementale et sociale qui y prévalent vont à l’encontre des normes internationales relatives au traitement humain des détenus. Si les Services pénitentiaires ont modifié les procédures déterminant qui est envoyé dans ces quartiers, et comment ces personnes peuvent en sortir, ces réformes ne vont pas suffisamment loin dans ce système qui enferme tant de personnes dans des conditions extrêmement éprouvantes pendant de si longues périodes.

De nombreuses études ont montré qu’une incarcération dans un environnement aussi dur est néfaste pour la santé psychologique et physique des prisonniers. Les personnes détenues dans ces conditions ne peuvent bénéficier des programmes de réinsertion ou éducatifs et ont peu, voire pas du tout, de contacts, en particulier avec leur famille. La plupart finissent par réintégrer la société, mais les effets à long terme de leur enfermement rendent leur réinsertion plus difficile.

Une réforme en profondeur est nécessaire

Amnesty International demande une nouvelle fois aux Services pénitentiaires d’introduire des réformes n’ayant que trop tardé dans le système des quartiers de très haute sécurité, pour garantir que les conditions de vie des prisonniers en Californie ne bafouent pas l’obligation - en vertu du droit international relatif aux droits humains - de traiter tous les prisonniers avec humanité.

«Il n’est pas surprenant que les personnes incarcérées dans les quartiers de très haute sécurité protestent contre leurs conditions de détention», a déclaré Angela Wright. «Au lieu de soumettre les prisonniers à des châtiments supplémentaires en faisant planer la menace de mesures disciplinaires, les Services pénitentiaires devraient s’engager à mener une véritable réforme pour remédier à l’inhumanité du système carcéral.»