«Après 40 ans passés à l'isolement, la libération d'Albert Woodfox était plus qu'attendue et elle est juste, indéniablement. Rien ne pourra réparer l'isolement cruel, inhumain et dégradant que l'État de Louisiane lui a infligé. Cette mesure de justice tardive, le jour de son 69e anniversaire, il l'a attendue pendant plus de la moitié de sa vie, a déclaré Jasmine Heiss, chargée de campagne à Amnesty International États-Unis.
Hommage mondial
«Amnesty International se joint à ses partisans à travers le monde pour rendre hommage à l’inlassable quête de justice d'Albert Woodfox et de ses avocats. Alors que l'État de Louisiane avait attendu qu’Herman Wallace, lui aussi membre du groupe des "Trois d'Angola", soit au seuil de la mort pour le libérer, il a pris une décision juste et humaine en libérant Albert Woodfox.
«Cette journée doit aussi ouvrir un nouveau chapitre dans la réforme de l'utilisation de l'isolement prolongé dans les prisons américaines. À l'avenir, l'affaire Woodfox doit servir à rappeler la cruauté infligée par le système carcéral poussé à l'extrême. La Louisiane doit s'engager à réformer de toute urgence le régime de l'isolement et tracer la voie en vue de contribuer à mettre fin à la crise globale de l'incarcération de masse.»
650 000 signatures en faveur des «Trois d'Angola»
Au cours des cinq dernières années, le mouvement mondial d'Amnesty International a recueilli plus de 650 000 signatures en faveur des «Trois d'Angola». Le rapporteur spécial sur la Torture de l'ONU Juan Mendez a dénoncé l'isolement pour une durée indéterminée imposé à Albert Woodfox, affirmant que ce traitement s’apparentait clairement à la torture et que ce régime devait être levé immédiatement.
Avant l'accord ayant enfin mené à sa libération, la condamnation de Woodfox avait été annulée à trois reprises. Le 8 juin 2015, le juge fédéral James Brady lui a accordé une libération sans condition et a interdit à l'État de Louisiane de le rejuger. Cependant, cette décision a été annulée en appel.