Selon de nouveaux rapports, le gouvernement américain prévoit une nouvelle loi en vertu de laquelle les demandeurs d'asile doivent être refoulés à la frontière avec le Mexique en raison de la pandémie de coronavirus.
«L'interdiction faite par le gouvernement Trump aux demandeurs d'asile mexicains n'a rien à voir avec la protection de la population américaine contre la pandémie de coronavirus», déclare Charanya Krishnaswami, directrice du plaidoyer pour la région Amériques à Amnesty International USA. «Le président Trump utilise la peur des gens pour justifier des mesures racistes et discriminatoires dont le seul but est de diaboliser les personnes qui cherchent à se protéger. Le bouclage de la frontière avec le Mexique est une mesure réactionnaire qui ne repose pas sur des faits».
«Le président Trump utilise la peur des gens pour justifier des mesures racistes et discriminatoires dont le seul but est de diaboliser les personnes qui cherchent à se protéger». Charanya Krishnaswami, directrice du plaidoyer pour la région Amériques à Amnesty International USA
«Le gouvernement du président Trump n'a pas le droit de suspendre ainsi brusquement ses obligations envers les personnes qui cherchent une protection. Le rejet global des demandeurs d'asile est simplement une violation des obligations légales nationales et internationales des États-Unis. En 2018, une interdiction d'entrée similaire a été rejetée par plusieurs tribunaux qui l'nt estimée illégale parce qu'elle violait de manière flagrante le droit d'asile».
Le gouvernement américain a déjà renvoyé des dizaines de milliers de demandeurs d'asile au Mexique, les forçant à vivre dans une situation dangereuse et précaire où ils risquent, entre autres, d'être enlevés et torturés. Au lieu de continuer à s'appuyer sur de telles tactiques malavisées, le gouvernement Trump devrait annuler ces mesures cruelles et punitives et traiter ceux qui cherchent une protection conformément aux exigences du droit national et international.
Contexte
Le 17 mars 2020, Amnesty International USA, Human Rights First et Physicians for Human Rights ont écrit une lettre ouverte aux gouverneurs et aux autorités sanitaires de 13 États, demandant au gouvernement américain d'ordonner la mise en liberté des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile détenus dans les États. Dans une lettre séparée, le ministère américain de la sécurité intérieure a été directement prié de libérer tous les demandeurs d'asile et les migrants actuellement détenus dans des conditions inadéquates. Lors d'une crise de santé publique comme celle que nous connaissons actuellement, le gouvernement doit prendre des mesures pour protéger la santé de tous et garantir l'accès aux soins et aux services de protection. Les personnes ne doivent donc pas être refoulées sans discernement à la frontière ou détenues dans des conditions d'hygiène douteuses dans des installations surpeuplées sans soins médicaux adéquats.