Une manifestation pro-avortement, aux USA, décembre 2021 © Amnesty International USA
Une manifestation pro-avortement, aux USA, décembre 2021 © Amnesty International USA

USA La révocation de l'arrêt Roe vs. Wade marque un sombre tournant dans l'histoire des États-Unis

Réaction du 24 juin 2022, Londres/Berne. Contact du service de presse
La Cour suprême des États-Unis révoque l'arrêt Roe v. Wade. Cela signifie que désormais, c'est à chaque État de décider s'il autorise ou non l'avortement sur son territoire. Une décision dangereuse pour les droits des femmes puisque treize États ont limité le droit à l'avortement.

En réponse à la décision prise aujourd'hui par la Cour suprême d'annuler l’arrêt Roe vs. Wade, Tarah Demant, directrice du plaidoyer et des affaires gouvernementales à Amnesty USA, a déclaré :

« Cette décision marque une étape sombre dans l'histoire des États-Unis, puisque la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe vs. Wade, privant ainsi les Américain·e·s du droit à l'avortement. Des millions de personnes susceptibles de tomber enceintes aux États-Unis sont désormais confrontées à un avenir où elles ne pourront pas faire des choix profondément personnels qui affectent leur corps, leur avenir et le bien-être de leur famille. La décision affecte en outre chaque personne aux États-Unis, quelle que soit sa capacité à tomber enceinte. Nous connaissons tous et toutes une personne qui a subi un avortement, puisqu’environ une femme sur quatre aux États-Unis a recours à l'avortement au cours de sa vie. »

« Des personnes seront obligées d'accoucher, d’autres de recourir à des avortements dangereux. C'est le résultat d'une campagne de plusieurs décennies visant à contrôler le corps des femmes, des filles et des personnes qui peuvent tomber enceintes. Et cela ouvre la voie à une législation étatique sans précédent qui criminalise l'avortement, ainsi qu'à d'autres projets de loi susceptibles de dépouiller les gens de leurs droits fondamentaux aux États-Unis, tels que l'accès au contrôle des naissances, l'égalité des sexes, ainsi qu’à d'autres lois discriminatoires. »

« Pour les gens qui nous soutiennent et ceux qui, dans le monde entier, vivent ce moment avec le même sentiment d'horreur et de douleur que nous ressentons, nous disons : quoi que vous ressentiez – colère, peur, trahison, tristesse – vous n'êtes pas seuls. Vous faites partie de la grande majorité des Américain·e·s qui désapprouvent la décision d'aujourd'hui. Vous faites partie des 10 millions de personnes dans le monde qui constituent ce mouvement de base pour les droits humains. C'est de là que vient notre pouvoir et notre espoir : nous sommes la majorité.