En avril 2019, les autorités britanniques ont arrêté Julian Assange à l’ambassade d’Équateur, à Londres. En mai 2023, il a été condamné à 50 semaines d’emprisonnement pour non-respect des conditions de sa remise en liberté sous caution et pour avoir cherché à se réfugier dans l’ambassade. En septembre 2019, Julian Assange aurait pu être libéré, mais il a été maintenu en détention dans une prison de très haute sécurité sur la base d’une demande d’extradition des États-Unis. Cette demande se fonde sur des accusations qui découlent directement de la publication de documents classés secrets, qui étaient parvenus à Julian Assange dans le cadre de son travail avec WikiLeaks. Amnesty International s’oppose fermement à l’extradition de Julian Assange, tout comme à son transfert aux États-Unis. Il y serait confronté à un risque élevé de graves violations de droits humains, notamment à des conditions de détention s’apparentant à de la torture et à d’autres mauvais traitements (comme le maintien prolongé à l’isolement). Le fait qu’il ait été la cible d’une campagne publique de dénigrement menée par des représentant∙e∙s du gouvernement des États-Unis au plus haut niveau a également porté atteinte à son droit à la présomption d’innocence et l’expose au risque d’être soumis à un procès inique.
Le 6 juin 2023, la Haute Cour du Royaume-Uni a rejeté le dernier appel de Julian Assange contre l’ordonnance d’extradition signée en juin 2022 par Priti Patel, alors ministre de l’Intérieur britannique. Ainsi, la perspective d’une extradition vers les États-Unis se rapproche dangereusement. S’il est extradé, Julian Assange risque de passer le reste de sa vie en prison pour avoir publié en 2010 des documents classés secrets. Julian Assange se trouve ainsi à un tournant décisif dans la procédure le concernant. Il a soumis un nouveau recours en appel à la Haute Cour, qui se prononcera lors d’une audience publique au cours de l’année 2023. S’il perd cet appel, tous les recours juridiques auront été épuisés au Royaume-Uni et il devra déposer une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme pour continuer à s’opposer à son extradition.
La publication par Julian Assange de documents secrets dans le cadre de sa collaboration avec WikiLeaks ne devrait pas être passible de sanctions au titre de la Loi des États-Unis relative à l’espionnage. En effet, son activité de publication reflète l’attitude que les journalistes d’investigation et les responsables de publication adoptent régulièrement dans le cadre de leurs activités professionnelles. Les poursuites engagées contre Julian Assange auront un effet dissuasif sur le droit à la liberté d’expression et sur la liberté des médias partout dans le monde car les journalistes pourraient être amené·e·s à pratiquer l’autocensure, par crainte d’être poursuivi·e·s.
Passez-à l'action !
Veuillez écrire une lettre courtoise en anglais ou dans votre propre langue au Procureur général des États-Unis d’abandonner les charges retenues contre Julian Assange qui découlent uniquement de ses activités de publication avec Wikileaks.
Proposition de lettre et revendictions en français
(Modèle de lettre en anglais cliquer ici ou voir tout en bas)
Monsieur le Procureur général,
Je vous écris car je souhaite vous faire part de ma vive préoccupation concernant la situation de Julian Assange. De dernier est maintenu en détention dans une prison de très haute sécurité au Royaume-Uni sur la base d’une demande d’extradition des États-Unis.
Amnesty International s’oppose fermement à l’extradition de Julian Assange comme à son transfert aux États-Unis. Là-bas, il serait confronté à un risque élevé de graves violations des droits humains, et le fait qu’il ait été la cible d’une campagne publique de dénigrement menée par des représentant·e·s du gouvernement des États-Unis au plus haut niveau a également porté atteinte à son droit à la présomption d’innocence et l’expose ainsi au risque d’être soumis à un procès inique.
La publication par Julian Assange de documents secrets dans le cadre de sa collaboration avec WikiLeaks ne devrait pas être passible de sanctions au titre de la Loi des États-Unis relative à l’espionnage, puisque son activité de publication reflète l’attitude que les journalistes d’investigation et les responsables de publication adoptent régulièrement dans le cadre de leurs activités professionnelles. Les poursuites engagées contre Julian Assange auront un effet dissuasif sur le droit à la liberté d’expression et sur la liberté des médias partout dans le monde car les journalistes pourraient être amené·e·s à pratiquer l’autocensure de crainte d’être poursuivi·e·s.
Je vous prie instamment d’abandonner les charges retenues contre Julian Assange qui découlent uniquement de ses activités de publication avec WikiLeaks.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Procureur général, à l’expression de ma haute considération.
Adresser la lettre à
Procureur général/Attorney General
Merrick B. Garland
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Avenue, NW
Washington, DC 20530-0001
États-Unis/USA
E-mail - par formulaire:
https://www.justice.gov/doj/webform/your-message-department-justice
- Salutation: Dear Attorney General, / Monsieur le Procureur général,
- Taxe postale: CHF 2.30
Copies à
Ambassade des Etats-Unis d'Amérique
Sulgeneckstrasse 19, 3007 Berne
Fax: 031 357 73 20
E-mail: bernpa@state.gov ; bern-protocol@state.gov
Twitter: twitter.com/USEmbassyBern
FB: facebook.com/USBotschaftBern
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Dear Attorney General,
I am writing regarding the case of Julian Assange, who remains detained in a maximum-security prison based on a US extradition request.
On 6 June 2023, the UK High Court rejected Julian Assange’s latest appeal against the extradition order. Amnesty International strongly opposes Julian Assange being extradited the USA, as he would be at real risk of serious human rights violations and an unfair trial there.
Julian Assange’s publication of disclosed documents as part of his work with Wikileaks should not be punishable under the USA’s Espionage Act as his publishing activity mirrors conduct that investigative journalists and publishers undertake regularly in their professional capacity. Prosecuting Julian Assange on these charges will have a chilling effect on the right to freedom of expression and global media freedom, leading journalists to self-censor from fear of prosecution.
I therefore respectfully urge you to drop these charges against Julian Assange that stem solely from his publishing activities with Wikileaks.
Yours sincerely,