Mahmoud Khalil a passé plus de trois mois en détention, sans avoir été condamné. Le jeune homme, qui a récemment terminé ses études à l'université de Columbia aux États-Unis, a enfin pu retourner auprès de sa famille et rencontrer son fils qui est né lorsqu'il était derrière les barreaux. Les services de l'immigration avaient arrêté Mahmoud Khalil le 9 mars dernier pour avoir participé à des manifestations d'étudiant·e·x·s en solidarité avec le peuple palestinien, et l'ont détenu depuis sans l'accuser d'aucun crime.
« Son incarcération n'était pas seulement inutile, elle illustre également les efforts de l'administration Trump pour réprimer la solidarité avec le peuple palestinien et utiliser le système d'immigration comme une arme », a déclaré Ana Piquer, responsable pour les Amériques à Amnesty International. « Mahmoud a été attaqué parce qu'il avait exercé son droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique. Ces droits fondamentaux doivent être respectés partout et sans exception. »
Toujours pas de sécurité pour les manifestants
Amnesty International reste profondément préoccupée par l'escalade des mesures répressives pour réduire au silence les manifestant·e·x·s et réprimer les critiques à l'encontre du gouvernement. Mahmoud Khalil est désormais libre, mais plus d'un millier d'autres étudiant·e·x·s sont menacé·e·x·s d'expulsion pour avoir participé à des manifestations. De telles mesures répressives à l'encontre de manifestant·e·x·s pacifiques sont des pratiques autoritaires auxquelles l'administration Trump a de plus en plus recours pour saper la liberté d'expression et d'association ainsi que le droit à un procès équitable. Amnesty International demande au gouvernement américain de mettre fin à la persécution politique des étudiant·e·x·s et autres manifestant·e·x·s, et de respecter la liberté d'expression.
Au moins neuf autres étudiant·e·x·s auraient fait l'objet de mesures similaires à celles prises à l'encontre de Mahmoud Khalil en raison de leur participation à des manifestations. Au moins 1 300 autres se seraient vu retirer leur visa pour des raisons vagues.