© MANDEL NGAN/AFP via Getty Images
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USA Le président Trump doit respecter les droits humains au cours de son second mandat

Communiqué de presse du 20 janvier 2025, Londres, Berne – Contact du service de presse
Amnesty International appelle le président Donald Trump et son gouvernement à respecter les obligations en matière de droits humains dans toutes leurs politiques et approches.

« Le bilan du premier mandat du président Trump et ses promesses de campagne augurent de menaces majeures pour les droits humains au cours de sa seconde présidence. Tout au long de sa campagne, le président Trump a régulièrement ciblé les communautés les plus vulnérables, notamment les immigré·e·x·s et les jeunes transgenres, avec une rhétorique dangereuse et cruelle. Il a également promis des représailles contre ses opposant·e·x·s politiques et pris des journalistes pour cibles », a déclaré Paul O'Brien, directeur général d'Amnesty International USA.

« Au vu des projets contraires aux droits humains et du discours raciste et discriminatoire du président Trump et de son gouvernement, la Suisse doit se positionner en faveur du respect des droits humains vis-à-vis des États-Unis ».
Lisa Salza, responsable pays à Amnesty Suisse

« Le président Trump entre en fonction à un moment où le système multilatéral et le système des droits humains, déjà fragiles et souvent cibles du mépris de la première administration Trump, ont été encore plus gravement mis à mal par les incohérences du président Biden et sa réticence à pousser ses alliés et partenaires à respecter le droit international », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International.


« Il est essentiel que le président Trump ne poursuive pas sur cette voie néfaste, non seulement pour le bien des droits humains aux États-Unis, mais aussi pour servir d'exemple aux dirigeant·e·x·s du monde entier. »

Le président Trump entame son deuxième mandat dans un contexte mondial qui a radicalement changé, marqué par l'accroissement des inégalités, la montée des pratiques autoritaires, des conflits en cours, le pouvoir incontrôlé des entreprises et de la technologie, les déplacements de populations dus à la violence et à l'insécurité, et une urgence climatique qui accélère et exacerbe les violations des droits humains et les souffrances.

« Les décisions prises par le président Trump auront des conséquences considérables qui auront un impact sur la vie de tous les habitant·e·s de cette planète et sur les générations futures. La stabilité mondiale repose sur l'engagement des dirigeant·e·s mondiaux en faveur du multilatéralisme et de l'ordre fondé sur des règles. Si les États-Unis devaient se retirer de ces espaces, cela créerait un vide dangereux et porterait gravement atteinte aux systèmes que nous avons mis en place pour protéger les droits humains », a ajouté Agnès Callamard.

« Le monde a besoin que les États-Unis réaffirment leur engagement envers l'humanité. La survie de l'humanité dépend de l'augmentation considérable des efforts déployés par les gouvernements pour lutter contre la crise climatique. À une époque où les entreprises technologiques exercent plus de pouvoir que jamais, il est essentiel que l'administration Trump ne leur permette pas de commettre ou de faciliter des violations des droits humains dans le monde. Au contraire, le gouvernement américain doit travailler main dans la main avec la communauté internationale pour mettre en place des réglementations robustes et demander des comptes aux entreprises technologiques. »

Au cours de son premier mandat, le président Trump a inauguré de nombreuses politiques et actions marquées par le sectarisme, la xénophobie et le suprémacisme blanc, qui ont conduit à d'importantes violations des droits humains. Il reprend ses fonctions à un moment où, dans les villes et les États des États-Unis, le gouvernement n'a pas seulement échoué à reconnaître et à remédier à ses échecs en matière de droits humains, notamment en lien avec la justice raciale, la violence armée et les droits reproductifs, mais où de nombreuses juridictions appuient également les politiques, les pratiques et les lois discriminatoires.

« En tant que plus ancienne et plus grande organisation populaire de défense des droits humains au monde, nous rappelons à l'administration Trump ses responsabilités et nous sommes prêt·e·s à défendre les droits humains, comme nous l'avons toujours fait, quelle que soit la personne à la Maison Blanche », a déclaré Paul O'Brien.

« Avec nos membres et nos allié·e·s à travers les États-Unis et au-delà, nous demanderons à ce gouvernement de rendre compte de ses obligations en matière de protection des droits humains. Nous nous opposerons aux renvois massifs et cruels, au ciblage des manifestant·e·x·s, aux restrictions des droits reproductifs et aux autres atteintes aux droits humains », a conclu M. O'Brien.

 

Le rôle de la Suisse

Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de la Suisse et la principale destination des exportations suisses. Selon la stratégie de la Suisse pour les Amériques, les États-Unis sont également le « principal pays prioritaire au niveau mondial ». Nous demandons à la Suisse de ne pas se focaliser exclusivement sur la défense d'intérêts économiques dans ses relations bilatérales avec ce pays. Dans ses lignes directrices en matière de droits humains, la Suisse a indiqué son engagement en faveur de l'abolition de la peine de mort, et de la protection des minorités et groupes vulnérables. Cet engagement gagnera en signification dans les relations avec la nouvelle administration américaine. En tant qu'État dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse devrait en outre s'engager sans compromis en faveur du respect du droit international humanitaire et de la justice pour les personnes concernées par des crimes de guerre. La décision de la Chambre des représentants américaine de sanctionner les collaborateurs de la Cour pénale internationale (CPI) est un avant-goût des attaques auxquelles il faut s'attendre de la part des États-Unis contre le système international des droits humains au cours des quatre prochaines années. Avec son siège au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la Suisse peut et doit faire contrepoids.