Jeudi 18 avril 2013, un tribunal de Guatemala a ordonné l’annulation du procès des deux généraux (qui se déroulait devant un autre tribunal de la capitale). Cette décision a renvoyé la procédure judiciaire à la phase précédant le procès. En vertu du droit guatémaltèque, cette décision sera maintenue à moins de pouvoir être cassée au cours des 10 prochains jours.
La décision d’abandonner le procès repose sur des questions de procédure: les avocats du général Ríos Montt avaient soumis la requête de présenter un certain nombre de témoins, ce que le juge leur avait refusé en phase préliminaire du procès. Au contraire, le juge qui supervise le procès avait autorisé la défense à présenter tous les témoins et experts qu’elle proposait, et tous avaient été entendus.
«Les motifs de la décision prise hier d’annuler le procès semblent défier la logique et la procédure légale, a noté Sebastian Elgueta. L’accusation tout comme la défense ont eu largement assez de liberté à ce jour pour présenter des témoins, des experts et des éléments de preuve.»
«Un mépris du droit des victimes»
Les généraux Ríos Montt et Rodríguez Sánchez sont accusés de génocide et de crime contre l’humanité au cours d’un conflit armé interne en 1982-1983. Le procès, qui a débuté le 19 mars 2013, touchait à sa fin: plus de 100 témoins et experts avaient déjà été entendus à la barre.
«Ce procès représentait un espoir de justice pour les victimes de crimes de droit international au Guatemala, a déclaré Sebastian Elgueta, spécialiste du Guatemala au sein d’Amnesty International. Les conséquences de cette décision pourraient faire revenir le Guatemala à une époque où l’impunité était la norme pour ces types de crimes. Annuler les dépositions de témoins et les forcer à revivre une fois de plus leur récit extrêmement pénible est insensible et cruel, a ajouté Sebastian Elgueta. Cette décision montre un mépris des droits des victimes, en les traumatisant encore et encore.»