Un spécialiste d'Haïti à Amnesty International commente le retour de Jean-Claude Duvalier (en anglais).
«Les violations des droits humains à grande échelle commises systématiquement en Haïti sous le régime Duvalier constituent des crimes contre l’humanité, a déclaré Javier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnesty International. Haïti se doit d’engager des poursuites contre lui et toute autre personne responsable de tels crimes.»
Jean-Claude Duvalier est retourné en Haïti le 16 janvier à l’issue de près de 25 ans d’exile en France. Il avait fui Haïti en 1986 face à un soulèvement populaire, qui avait été violemment réprimé par les forces armées haïtiennes de l’époque et une milice locale, les «tontons macoutes».
Tout au long des quinze années pendant lesquelles Jean-Claude Duvalier a occupé le pouvoir (1971-1986), la torture systématique et les autres formes de mauvais traitements étaient monnaie courante en Haïti.
Des centaines de personnes ont «disparu» ou ont été exécutées. Les membres des forces armées haïtiennes et les Volontaires de la sécurité nationale (surnommés les «tontons macoute») jouaient un rôle prépondérant dans la répression des personnes militant en faveur de la démocratie et du respect des droits humains. Les «tontons macoutes» ont été démantelés en 1986 et Jean-Claude Duvalier est parti en exil.
«Les autorités haïtiennes doivent mettre fin au cycle de l’impunité qui prévaut en Haïti depuis des décennies, a déclaré Javier Zuñiga. Ne pas traduire en justice les responsables ne pourraient qu’entraîner de nouvelles atteintes aux droits humains.»