L'ancien président de Haïti est soupçonné de violations graves des droits humains.
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Le juge de la Cour d’appel a reprogrammé une audience pour le 28 février et a ordonné au Commissaire du gouvernement – ministère public – de le présenter devant la Cour lors de cette audience.
L’audience du 21 février était censée examiner un appel formé par les victimes de violations des droits humains contre la décision en janvier 2012 d’un juge d’instruction de ne pas poursuivre en justice Jean-Claude Duvalier pour les allégations sérieuses de violations des droits humains, qualifiables de crimes contre l’humanité, notamment actes de torture, meurtres et disparitions, commises durant ses années au pouvoir.
«Jean-Claude Duvalier ne peut pas rester hors de porté de la justice,» selon Béatrice Vaugrante, déléguée d’Amnesty International qui était présente lors de l’audience. «Les autorités d’Haïti ont le devoir de tout faire pour s’assurer qu’il se présente devant les tribunaux pour répondre des violations systématiques qui ont eu lieu durant sa présidence. S’il persiste à ne pas se présenter aux audiences, il doit être arrêté.»
La procédure présente déjà des failles importantes
Outre les retards et le manque d’indépendance du ministère public, il semblerait que la Cour d’appel ne soit pas en possession du dossier complet qui était antérieurement entre les mains du juge d’instruction.
Il est également extrêmement préoccupant que les familles de victimes d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées ainsi que les survivants d’actes de tortures sous le mandat de Jean-Claude Duvalier n’ont pas encore eu la chance d’être entendues par la Cour d’appel.
«Les témoignages des victimes et de leur familles sont extrêmement poignants et évocateurs. Il est essentiel que toutes les pièces et preuves qui ont été récoltées soient mises a la disposition de la Cour et que les voix des victimes soient entendues», dit Mme. Vaugrante.
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