Mireya Efigenia Mendoza Peña, 42 ans, a été tuée mercredi 24 juillet 2013 aux alentours de midi à El Progreso, dans le département de Yoro. Alors qu'elle se trouvait au volant de son véhicule, des motards armés ont tiré une vingtaine de coups de feu dans sa direction, visant sa tête à plusieurs reprises. Juge d'un tribunal de première instance d'El Progreso, Mireya Efigenia Mendoza Peña faisait partie de l'équipe de direction de l'Asociación de Jueces por la Democracia (AJD). Il s'agit d'une organisation non gouvernementale qui cherche à renforcer le système judiciaire au Honduras.
Dimanche 21 juillet, trois jours à peine avant la mort de Mireya Efigenia Mendoza Peña, le corps d'Herwin Alexis Ramirez Chamorro, 24 ans, également connu sous le nom d'«Africa Noxema Howell», avait été retrouvé dans le département d'Atlántida. Le cadavre présentait de nombreuses blessures par balles et d'autres provoquées par une arme blanche. Transgenre afro-hondurien, Herwin Alexis Ramirez Chamorro était un meneur actif au sein de sa communauté et il travaillait bénévolement pour diverses organisations comme l'Organización Prounión Ceibeña (OPROUCE), qui agit pour la prévention de la transmission du VIH et en faveur des droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI).
Le 15 juillet à midi, Tomás García, 49 ans, responsable indigène, membre éminent du Conseil civique d'organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) a été tué de trois balles par l'armée au cours d'une manifestation pacifique à Río Blanco, dans le département d'Intibucá. Son fils de 17 ans, qui avait été blessé, est désormais hors de danger. Un soldat a été arrêté à la suite de ces événements.
Depuis avril, les populations lencas de Río Blanco manifestent contre un projet hydroélectrique visant les terres sur lesquelles elles vivent depuis des siècles. Ces personnes affirment ne pas avoir été consultées de façon adéquate. Ces communautés appartiennent au COPINH, qui défend les droits des populations indigènes et agit pour la protection des ressources naturelles et du territoire.
Amnesty International condamne ces homicides et appelle les autorités honduriennes à ouvrir sans délai, pour chacune de ces morts, une enquête impartiale et efficace qui envisage les mobiles pouvant en être à l'origine, et à traduire en justices les auteurs et responsables présumés de ces faits. Il faut de toute urgence protéger les personnes qui défendent l'égalité et la justice et luttent contre l'impunité au Honduras. À cette fin, il est indispensable de renforcer le système judiciaire du pays dans un cadre de transparence et de respect de l'état de droit et des droits humains.