Gabriel Echevarría et José Alexis Herrera Pino ont été tués lorsque la police a essayé de disperser une manifestation d'étudiants et d'enseignants aux abords de la capitale de l’État, Chilpancingo; les manifestants avaient bloqué la principale autoroute reliant Mexico et la station balnéaire d’Acapulco. Au moins 14 autres personnes ont été blessées et 24 arrestations ont été effectuées.
«Les autorités mexicaines doivent déterminer ce qui, dans la réaction de la police à cette manifestation, a mal tourné et s’est soldé par le décès des deux étudiants», a déclaré Rupert Knox, spécialiste du Mexique à Amnesty International.
«Il est par ailleurs crucial que les droits des manifestants incarcérés soient respectés, et que ces détenus ne soient pas soumis à la torture ni à d’autres formes de mauvais traitements.»
Les manifestants bloquaient la route et réclamaient de rencontrer le gouverneur de l’État lorsque la manifestation a basculé dans la violence. Des membres de la police fédérale, de la police d'État et de la division d’enquête sont arrivés sur place, et des manifestants ont semble-t-il incendié une station service.
La police aurait fait usage de fusils automatiques
La police aurait procédé à des tirs de semonce, mais des photos montrent également des policiers utilisant des fusils automatiques et les pointant en direction des manifestants.
Dans une déclaration officielle, le gouvernement de l’État de Guerrero a déploré la violence des actes commis et la perte de deux vies, et s’est engagé à mener une enquête. La Commission nationale des droits humains a également commencé à enquêter.
Quatre policiers et un employé de la station service auraient par ailleurs été blessés lors de ces événements.
Les éléments mis au jour jusqu’à présent suscitent de fortes inquiétudes concernant le maintien de l'ordre lors de troubles publics, qui se traduit par de graves violations des droits humains.
Une enquête impartiale doit élucider les faits
Les autorités mexicaines doivent veiller à ce qu’une enquête approfondie et impartiale soit menée afin d’établir les faits et d’amener les auteurs présumés de violations des droits humains à rendre des comptes, a déclaré Amnesty International, observant que cela n’avait pas été le cas par le passé à la suite d’événements similaires.
«La police mexicaine a le devoir de maintenir l’ordre et de protéger la population civile de la violence. Tout recours excessif à la force allant au-delà de ce que prévoit la loi doit donner lieu à la traduction en justice des responsables présumés», a conclu Rupert Knox.