Mexique Le Mexique doit enquêter sur la disparition forcée de trois agriculteurs

11 juillet 2012
Les autorités mexicaines doivent ouvrir une enquête exhaustive sur la disparition forcée présumée de trois membres d’une même famille d’agriculteurs dans l’État du Michoacán, dans l’ouest du Mexique.

Ces hommes, tous membres de la famille Orozco Medina, dans la localité de Nuevo Zirosto, ont été emmenés par des hommes armés qui appartiendraient aux forces de sécurité, ou qui agiraient avec leur consentement, à des moments distincts entre juillet 2008 et mai 2012. Personne ne les a revus depuis. Les autorités nient les détenir.

Harcèlement policier pour obtenir des terres

Leurs proches pensent que ces disparitions font partie d’une campagne de harcèlement menée par la police locale depuis 2007 afin de les contraindre à abandonner leurs terres.

«Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive et impartiale sur ces trois disparitions, fournir des informations sur le lieu où se trouve chacun de ces hommes ou sur ce qu'il est advenu d’eux, et amener les responsables à répondre de leurs actes», a déclaré Rupert Knox, chargé de recherches sur le Mexique à Amnesty International.

«Elles doivent aussi protéger tous les autres membres de la famille Orozco Medina qui risquent apparemment de subir des manœuvres de harcèlement, d’être illégalement placés en détention, enlevés ou victimes d’une disparition forcée.»

Retour sur les enlèvements

Moisés Orozco Medina a disparu le 22 mai 2012. Il a envoyé à sa sœur un SMS qui lui demandait d'aller chercher de l'aide auprès de la police fédérale judiciaire car des agents de la police municipale essayaient de l'emmener. Personne n'a revu cet homme depuis et on ignore toujours où il se trouve.

Le frère de Moisés, Leonel Orozco Medina, a disparu en avril 2009. Des témoins disent l’avoir vu se faire arrêter par des hommes armés portant l’uniforme de l’Agence fédérale d'investigation (AFI).

La famille a officiellement porté plainte auprès du bureau du procureur général de l’État du Michoacán, mais on a refusé de lui fournir des informations sur cette affaire ou de la laisser consulter le dossier de sa plainte.

En juillet 2008, six individus armés sont entrés de force au domicile des Orozco Medina et ont enlevé Leonel Orozco Ortíz, le père de Moisés Orozco Medina. Personne ne l’a revu depuis et une plainte a été officiellement déposée auprès du bureau du procureur général de l’État du Michoacán.

Amnesty International estime que, au vu des informations reçues concernant l’implication d’agents de l’État ou de personnes ou de groupes de personnes agissant avec l’autorisation, le soutien ou l’assentiment de l’État, il pourrait s’agir dans ces trois affaires d’une disparition forcée. La disparition forcée constitue un crime de droit international et, dans certains cas, un crime contre l’humanité.