Le 7 août 2012 à 3 heures du matin, des fusiliers marins ont fait irruption dans la maison de Claudia Medina Tamariz, de son époux et de ses trois enfants. Ils l’ont accusée d’appartenir à une bande criminelle particulièrement violente et l’ont torturée. Elle a été contrainte à signer une déposition qu’elle n’avait même pas lue. Elle a ensuite été emprisonnée. Ses allégations de torture n’ont jamais été examinées.
Si Claudia Medina est sortie de prison, son combat ne s’est pas arrêté là: «Je me bats pour la justice. J’exige des excuses publiques. Et je refuse qu’une seule autre femme vive la même chose que moi», explique-t-elle aux militant·e·s de la Section suisse d’Amnesty International. Des militant·e·s venu·e·s nombreuses et nombreux pour écouter Claudia Medina et son avocat, Luis Tapia, du 8 au 10 octobre 2015 à Zurich, Berne et Bâle, lors de ce Speakers Tour organisé par la Section suisse. Le silence régnait lors des conférences, les visages étaient tous tournés vers le podium. On n’entendait que la voix claire de Claudia qui revenait sur les traitements qu’elle avait subis et sur le climat d’impunité qui règne au Mexique. Une impunité relevée aussi par son avocat, Luis Tapia: «Le cas de Claudia se répète de manière chronique dans tout le pays. L’usage de la torture est généralisé au Mexique.» Une méthode qui permet à certains policiers et militaires mexicains d’arracher des «aveux», de poursuivre en justice des individus, qu’ils soient coupables ou non, et de faire croire par la même occasion que le Mexique lutte efficacement contre le crime. «Ce ne sont pas les enquêtes scientifiques qui prouvent la culpabilité d’un suspect. Les autorités judiciaires ne se basent que sur des «aveux», déplore l’avocat.
Ses remerciements aux militant·e·s d'Amnesty
Claudia Medina et Luis Tapia étaient en Europe pour 3 semaines. Ils étaient invités par différentes sections d’Amnesty International. Cette dernière s’est engagée depuis mai 2014 pour que les allégations de torture de Claudia soient reconnues. Un engagement qui importe beaucoup à Claudia: «Le mot "merci" est trop faible pour vous exprimer ce que je ressens. Je vous remercie sincèrement, vous qui avez écrit une lettre, qui m’avez envoyé une carte de solidarité. Une signature, on pourrait penser que ce n’est rien, que cela ne va rien changer. Mais ce n’est pas vrai: chaque signature compte pour moi, chacune d’entre elles est importante à mes yeux. Votre soutien me touche profondément et me donne la force de continuer ce combat contre l’impunité.»
Retrouvez également l'interview de Luis Tapia :