L’enquête menée par les autorités mexicaines sur la disparition de 43 étudiants est sérieusement mise en doute par de nouvelles expertises médicolégales. © Amnistia Internacional México/Alonso Garibay
L’enquête menée par les autorités mexicaines sur la disparition de 43 étudiants est sérieusement mise en doute par de nouvelles expertises médicolégales. © Amnistia Internacional México/Alonso Garibay

Mexique L'enquête sur la disparition des étudiants, une imposture?

9 février 2015
Le gouvernement mexicain doit de toute urgence remédier aux graves irrégularités qui caractérisent l'enquête sur la disparition forcée de quarante-trois étudiants au vu des doutes émis par des experts médicolégaux quant aux investigations du procureur général, a déclaré Amnesty International le 9 février 2015.

Le rapport rendu récemment par l'Équipe argentine d'anthropologie médicolégale (EAAF) –un réseau d'experts médicolégaux– révèle que l'annonce faite par le procureur général du Mexique, Jesús Murillo Karam, indiquant qu'il était prêt à clore le dossier après la découverte de restes humains dans la décharge de Cocula, reposait sur des suppositions et était totalement prématurée. Selon l'EAAF, il n'existe aucune preuve scientifique permettant de penser que les cadavres trouvés à Cocula sont ceux des étudiants disparus.

Le procureur pressé de clore le dossier

«Ces nouveaux éléments jettent de sérieux doutes sur l'enquête menée par les autorités mexicaines dans cette affaire. L'empressement du procureur général à clore ce dossier en se fondant sur ce qui s'avère désormais une position biaisée ne reposant sur aucune preuve commence à évoquer une imposture. Il est impératif que le Bureau du procureur général permette maintenant à l'EAAF d'accéder librement à ses dossiers et de poursuivre son contrôle indispensable de l'enquête», a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International.

Des éléments auraient pu être manipulés

Le Bureau du procureur général n'a en outre par révélé que le site de la décharge où les restes humains auraient été découverts n'avait pas été surveillé pendant plusieurs semaines en novembre dernier, si bien que les éléments trouvés sur place pourraient avoir été manipulés.