Julián Carrillo était un défenseur des droits humains et de l’environnement, ainsi qu’un dirigeant de la communauté indigène rarámuri et de Coloradas de la Virgen, un village isolé de la Sierra Tarahumara, dans l’État de Chihuahua (nord-ouest du Mexique). Il défendait ses terres ancestrales et dénonçait publiquement l’exploitation forestière et minière organisée par certains propriétaires terriens, ainsi que la violence de bandes criminelles armées dans sa communauté. Le peuple rarámuri n’est plus reconnu comme propriétaire de ces terres, mais défend ce territoire ancestral contre l’exploitation forestière et minière, et contre la culture illicite de plantes destinées à la production de stupéfiants.
Le meurtre de Julián Carrillo était prévisible. Cela faisait des années qu’il signalait les attaques et menaces de mort dont il était victime. Il avait ainsi été menacé par des groupes armés non identifiés à plusieurs occasions, et, en 2016, sa maison avait été réduite en cendres. Cinq autres membres de sa famille, dont son fils, ont également été tués. De nombreux autres dirigeants indigènes de Coloradas de la Virgen ont été victimes de menaces, d’attaques, de procès iniques et de meurtre.
Le 26 janvier 2019, le parquet de l’État de Chihuahua a indiqué que 200 policiers avaient été déployés dans la Sierra Tarahumara pour exécuter les deux mandats d'arrêt émis contre des personnes soupçonnées du meurtre de Julián Carrillo. Les enquêtes sur les deux meurtriers présumés se poursuivent, mais personne n’a encore été inculpé de l’homicide de Julián Carrillo. Avant cette arrestation, le gouvernement fédéral s’était engagé à garantir que le Mécanisme de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes préserve la vie, l’intégrité, la liberté et la sécurité des défenseurs des droits fondamentaux dans l’État de Chihuahua et dans le pays tout entier. Le gouvernement a mené une nouvelle évaluation des risques afin d’élaborer et d’adopter des mesures collectives de protection.
Action lettre terminée