Ana María Pizarro, Juanita Jiménez, Lorna Norori, Luisa Molina Arguello, Marta María Blandón, Martha Munguía, Mayra Sirias, Violeta Delgado et Yamileth Mejía sont des militantes nicaraguayennes bien connues. Ces défenseuses des droits humains travaillent dans diverses ONG.
En octobre 2007, l’Association nicaraguayenne pour la défense des droits humains (ANPDH), une ONG soutenue par l’Église, a porté plainte contre elles en raison du rôle qu’elles ont joué dans l’affaire d’une enfant de neuf ans qui, enceinte à la suite d’un viol, a été autorisée à avorter légalement en 2003.
Alors que la plainte a été déposée il y a deux ans, on ne sait toujours pas quand cette affaire sera résolue. Amnesty International craint que la plainte soit uniquement motivée par le travail de défense des droits humains mené par ces femmes et par leurs activités militantes visant à ce que les femmes et les filles puissent recourir à des services de santé sûrs et efficaces en matière de sexualité et de procréation, y compris à l’avortement thérapeutique.
Les organisations auxquelles appartiennent ces militantes ont fait campagne contre la réforme législative adoptée au Nicaragua en 2006, qui a érigé en infraction pénale toutes les formes d’avortement. La loi ne prévoit aucune exception, dans aucune circonstance. Les femmes, les jeunes filles et les fillettes dont la vie ou la santé sont mises en péril par la grossesse, ou qui sont enceintes à la suite d'un viol ou d'un inceste, sont donc désormais contraintes de mener leur grossesse à terme.
Des femmes qui se trouvaient dans ces circonstances peuvent maintenant être emprisonnées pour avoir voulu subir une interruption de grossesse en toute sécurité ; des professionnels de la santé risquent d’être sanctionnés parce qu’ils ont fourni des soins médicaux essentiels afin de sauver la vie d’une patiente enceinte ou d’empêcher que leur santé ne se dégrade de manière irréversible.
Lisez le rapport sur www.amnesty.org
Revendications de l'action terminée
Monsieur le Procureur général,
Ana María Pizarro, Juanita Jiménez, Lorna Norori, Luisa Molina Arguello, Marta María Blandón, Martha Munguía, Mayra Sirias, Violeta Delgado et Yamileth Mejía sont des défenseuses des droits humains qui travaillent dans diverses ONG. Les neuf femmes font actuellement l’objet de poursuites judiciaires pour le rôle qu'elles ont joué en faveur d'une fillette qui, tombée enceinte à la suite d'un viol à l'âge de neuf ans, a obtenu en 2004, un avortement légal au Nicaragua. La plainte apparemment sans fondement contre les neuf femmes est ouverte depuis deux ans et la situation juridique de ces femmes reste incertaine.
Je suis très préoccupé·e par cette situation et vous demande que l’affaire de la plainte contre ces neuf militantes des droits humains soit clarifiée et que leur situation soit résolue. Je vous exhorte également à faire en sorte que ces femmes puissent poursuivre leur travail sans faire l’objet d'actes d'intimidation judiciaire.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Procureur général, en l’expression de ma haute considération.
Cette lettre fait partie des «Lettres contre l’oubli» de novembre 2009.
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