Nicaragua Contre l’interdiction totale de l’avortement

Juillet 2009
Depuis juillet 2008, l’avortement est interdit en toutes circonstances au Nicaragua. Même si la vie de la mère est en danger, même si la grossesse est consécutive à un viol, y compris dans le cas d’une grossesse avec des complications graves (par ex. une grossesse extra-utérine), une grossesse ne peut être interrompue que sous la menace de sévères peines d’emprisonnement.

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Avant 2006, la législation du pays permettait aux femmes et aux jeunes filles enceintes dont la vie ou la santé était en danger et, dans certains cas, aux victimes de viol d’échapper à l’interdiction générale de l’avortement.

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Les professionels de la santé passibles de sanctions pénales

La nouvelle législation prévoit également des peines d’emprisonnement pour les professionnels de la santé qui font du tort au foetus en administrant aux femmes ou aux jeunes filles enceintes un traitement, quel qu'il soit. Les médecins et les autres soignants sont de fait dans une position impossible lorsqu’ils sont dans une situation où les exigences de la loi sont diamétralement opposées à leur obligation éthique de sauver la vie et de protéger la dignité de leur patiente.

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La santé et la vie des femmes en danger

Le fait de rendre tout avortement illégal sans exception accroît considérablement la souffrance de nombreuses femmes et jeunes filles enceintes qui cherchent à obtenir des soins médicaux. Cela accentue leur souffrance physique, leur peur, leur dépression et leur honte, et les mène parfois à la mort ou à la tentative de suicide.

Cette nouvelle loi touche plus particulièrement certaines catégories de femmes et de jeunes filles, par exemple des femmes et des jeunes filles enceintes qui doivent suivre un traitement à cause d’une maladie mettant leur vie en danger, celles dont la grossesse présente des complications, celles qui nécessitent des soins après une fausse couche ou un avortement, ainsi que celles qui ont été victimes de viol ou d’inceste. La loi a pour effet de les priver de soins médicaux essentiels à un moment où elles risquent d’être en état de traumatisme, de ressentir une douleur extrême ou de craindre pour
leur santé ou leur vie. En rendant illégal l’avortement, on ne le fera pas disparaître.Une telle mesure va plutôt inciter les femmes et les jeunes filles à se tourner, en désespoir de cause, vers l’avortement clandestin ou à le provoquer elles-mêmes, au risque de mettre leur santé et leur vie en péril et d’être poursuivies et incarcérées.

Rapport d'Amnesty International


Le rapport «L’interdiction totale de l’avortement au Nicaragua» montre comment la vie des femmes et filles est mise en danger à cause de la nouvelle législation.