De plus, depuis 2008, ces fillettes qui ont déjà subi le viol ou l’inceste, se voient dans l’obligation de mener à terme les grossesses qui suivent ces violences. Pour en savoir plus sur les violences sexuelles au Nicaragua
En effet, en 2008, le Nicaragua a introduit une loi qui criminalise l’avortement en toutes circonstances, y compris lorsque la grossesse fait suite à un viol ou un inceste ou si elle met la mère en danger de mort. Les femmes ou les jeunes filles qui sollicitent une interruption de grossesse et les professionnels de santé qui prodiguent des soins liés à l’avortement encourent des peines d’emprisonnement. La criminalisation de l’avortement sous toutes ses formes est cause de grandes souffrances et d’angoisses pour les femmes et les jeunes filles du Nicaragua.
Cette décision constitue une importante régression pour un pays ayant autorisé pendant plus de 100 ans les avortements thérapeutiques. Depuis 2008, le Nicaragua est devenu l’un des pays ayant la législation la plus dure en matière d’avortement.
En outre, les femmes ou les jeunes filles sont exposées à des problèmes de santé en raison de cette loi, que ce soit celles qui n’osent pas se faire soigner suite à une fausse couche de peur d’être accusées d’avoir provoqué un avortement, celles qui subissent des complications suite à un avortement illégal et qui ne peuvent pas être soigné par le personnel médical de peur de sanctions ou simplement les jeunes filles et les femmes qui subissent des complications de leur grossesse et qui n’ont pas l’autorisation de l’interrompre pour des raisons médicales.
Contraindre les femmes et les jeunes à filles à poursuivre une grossesse qui met en danger leur vie ou leur santé, ou qui a été provoquée par un viol, est une atteinte grave aux droits humains. Le gouvernement du Nicaragua doit prendre des mesures de toute urgence pour abroger cette loi et garantir l’accès à des services assurant l'interruption de grossesse en toute sécurité et légalement lorsque la poursuite d’une grossesse met en danger la vie ou la santé d’une femme ou d’une jeune fille, ou encore si elle a été provoquée par un viol.
Actions d’Amnesty
Amnesty a lancé une campagne internationale pour faire pression sur le gouvernement du Nicaragua et sur le président Daniel Ortega afin qu’il abroge cette loi anti-avortement et qu’il prenne des mesures efficaces contre les violences sexuelles contre les fillettes. Commandez les cartes postales !