Pérou Violences en marge des protestations contre l’exploitation d’une mine d’or

5 juillet 2012
Les autorités locales et les leaders sociaux dans la région de Cajamarca, dans le nord du Pérou, doivent de toute urgence lancer un appel au calme, après que des violences ont éclaté en marge des protestations contre l’exploitation d’une mine d’or, faisant au moins quatre victimes.

Depuis le 4 juillet 2012, les autorités péruviennes ont instauré l’état d’urgence dans trois provinces du nord du pays, en réaction à ces affrontements qui ont aussi causé plus de 20 blessés – dont des civils et des membres des forces de sécurité – et ont débouché sur de nombreuses arrestations au cours des deux derniers jours.

«L’intensification inquiétante des conflits sociaux autour de la question des ressources naturelles au Pérou ouvre la voie à de graves atteintes aux droits humains, a déploré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

«Il faut impérativement mener une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur les récents affrontements, afin d’amener les responsables des homicides à rendre des comptes pour leurs actes. Les forces de sécurité doivent recourir uniquement à l'usage de la force minimale nécessaire pour défendre leur vie ou celles de tiers contre une menace imminente de mort ou de blessure grave.»

Opposant à l'exploitation de mine d'or arrêté

Parmi les personnes placées brièvement en détention le 4 juillet 2012 figurait Marco Arana, l’un des dirigeants du mouvement opposé à l’exploitation de la plus grande mine d’or du Pérou, baptisée Conga, qui est supervisée par la compagnie minière américaine Newmont et une filiale locale.

Selon son témoignage, Marco Arana a été frappé par les policiers en garde à vue.

Amnesty International est vivement préoccupée par la situation des détenus et par la capacité des défenseurs des droits humains à mener à bien leur travail sans craindre les représailles.

«Même lorsque l’état d’urgence est décrété, les autorités doivent respecter le droit à la vie et l’intégrité physique de tous, ainsi que le droit des détenus aux garanties d'une procédure régulière», a indiqué Guadalupe Marengo.