Depuis le 4 juillet 2012, les autorités péruviennes ont instauré l’état d’urgence dans trois provinces du nord du pays, en réaction à ces affrontements qui ont aussi causé plus de 20 blessés – dont des civils et des membres des forces de sécurité – et ont débouché sur de nombreuses arrestations au cours des deux derniers jours.
«L’intensification inquiétante des conflits sociaux autour de la question des ressources naturelles au Pérou ouvre la voie à de graves atteintes aux droits humains, a déploré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.
«Il faut impérativement mener une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur les récents affrontements, afin d’amener les responsables des homicides à rendre des comptes pour leurs actes. Les forces de sécurité doivent recourir uniquement à l'usage de la force minimale nécessaire pour défendre leur vie ou celles de tiers contre une menace imminente de mort ou de blessure grave.»
Opposant à l'exploitation de mine d'or arrêté
Parmi les personnes placées brièvement en détention le 4 juillet 2012 figurait Marco Arana, l’un des dirigeants du mouvement opposé à l’exploitation de la plus grande mine d’or du Pérou, baptisée Conga, qui est supervisée par la compagnie minière américaine Newmont et une filiale locale.
Selon son témoignage, Marco Arana a été frappé par les policiers en garde à vue.
Amnesty International est vivement préoccupée par la situation des détenus et par la capacité des défenseurs des droits humains à mener à bien leur travail sans craindre les représailles.
«Même lorsque l’état d’urgence est décrété, les autorités doivent respecter le droit à la vie et l’intégrité physique de tous, ainsi que le droit des détenus aux garanties d'une procédure régulière», a indiqué Guadalupe Marengo.