Comme d’autres adolescent·e·s, Jessica est pleine d’espoir pour l’avenir. Elle aime l’école et est passionnée de littérature. Mais ses rêves sont en train de s’envoler: comme des dizaines de milliers d’autres Dominicain·e·s d’origine haïtienne, elle a été arbitrairement déchue de sa nationalité dominicaine en 2013 et est aujourd’hui apatride.
Jessica Profeta est victime de discriminations depuis sa naissance. Lorsqu’elle est née, son père s’est rendu à quatre reprises à l’hôpital pour demander son acte de naissance, un document indispensable pour l’enregistrer à l’état civil. Il a obtenu ce document il y a seulement quelques mois, mais celui-ci est rose, la couleur attribuée aux enfants nés en République dominicaine qui ne peuvent pas prétendre à la nationalité dominicaine. Faute de posséder une autre nationalité, Jessica Profeta restera dans une situation de vide juridique, ne pourra pas obtenir de papiers et n’aura aucune chance de pouvoir poursuivre ses études dans l’enseignement supérieur plus tard.
L’apatridie et l’absence de papiers ont des répercussions dévastatrices sur la vie quotidienne des personnes comme Jessica Profeta. Les Dominicain·e·s d’origine haïtienne se trouvent dans l’incapacité d’exercer leurs droits les plus fondamentaux, comme le droit à l’accès à l’éducation, à l’emploi, à des soins médicaux adaptés, à la sécurité sociale et à la retraite, le droit de vote, ou encore le droit de se marier et de fonder une famille.
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