«Il est inconcevable que 20 ans après la fin du conflit, des centaines de familles continuent à être torturées au quotidien par le fait de ne pas savoir quel sort a été réservé à des êtres chers et vulnérables, et à subir l’insulte que constitue l’impunité des responsables, qui n’ont toujours pas été déférés à la justice», a déploré Esther Major, spécialiste de l’Amérique centrale à Amnesty International.
En 2005, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a statué, dans le cas des sœurs Ernestina et Erlinda Serrano Cruz, que l’État salvadorien avait l’obligation de créer une commission nationale chargée de rechercher les enfants «disparus».
En 2010, les autorités ont mis cette commission en place. Cette institution ne dispose cependant pas encore du personnel requis pour effectuer cet indispensable travail. Deux ans plus tard, il reste encore beaucoup à faire et l’Assemblée nationale doit veiller à ce que le mandat de la commission n'expire pas avant que tous les enfants disparus aient été retrouvés.
«Les députés doivent s’assurer que le futur de cette commission soit une affaire prioritaire, afin que les proches des enfants disparus puissent cesser de souffrir: ils ont le droit de savoir ce qui est advenu de leurs êtres chers», a ajouté Esther Major.
«Le Salvador n’a pas réglé sa dette envers ces familles et doit faire tout ce qui est en son pouvoir afin de retrouver Ernestina et Erlinda Serrano Cruz et tous les autres mineurs arrachés à leurs parents.»
S’il est difficile de parvenir à un chiffre exact, on estime que plus de 700 enfants ont été soumis à une «disparition» durant le conflit armé interne au Salvador. Grâce aux efforts déployés par les familles et par des organisations non gouvernementales, plus de 300 d’entre eux ont été retrouvés.