Beatriz, 22 ans, est enceinte de quatre mois et demi et a appris qu'elle souffrait de plusieurs affections graves, notamment du lupus et d'une insuffisance rénale. Les médecins ont également confirmé qu'il manquait au fœtus qu'elle porte une grande partie du cerveau et du crâne, ce qui signifie qu'il existe une forte probabilité pour qu'il meure avant sa naissance ou dans les heures ou les jours qui suivront. Les médecins affirment que la jeune femme risque de mourir si elle poursuit sa grossesse mais ils ne lui ont pas administré les soins dont elle a besoin car ils craignent, s'ils interrompent sa grossesse, d'être poursuivis au titre de la législation stricte qui interdit l'avortement dans le pays.
En mars 2013, les professionnels de la santé qui s'occupent de Beatriz ont demandé l'autorisation aux autorités salvadoriennes de pratiquer l'avortement nécessaire pour protéger la santé et la vie de la jeune femme. Ils ont également demandé l'assurance que les médecins qui la soignent ne seraient pas poursuivis au titre des lois nationales qui interdisent l'avortement. N'obtenant aucune réponse de la part des autorités, les avocats de Beatriz ont transmis cette demande à la Cour suprême du pays, qui ne s'est pas prononcée non plus malgré l'urgence de la situation.
Saisie sur l’affaire, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a pris des mesures conservatoires en faveur de Beatriz. Elle a exhorté le Salvador à lui faire prodiguer, dans les 72 heures, les soins médicaux prescrits par ses médecins, et ce dans le respect de ses souhaits. Pour l’instant, les autorités salvadoriennes n’ont pas donné suite à la décision de la CIDH.