Afghanistan Une place pour les femmes dans le processus de paix

25 août 2010
Un grand merci à tous et à toutes pour votre engagement en faveur des droits des femmes afghanes. La grande «Jirgha de la paix» ainsi que la Conférence de Kaboul au début de l’été ont permis aux femmes afghanes ont obtenu une certaine place dans les pourparlers de réconciliation avec les Talibans. Quelques avancées intéressantes pour les droits des femmes en Afghanistan ont été consignées dans le communiqué final de la Conférence de Kaboul.
Nombre de femmes à la grande «Jirga de la paix»

Lors de la grande «Jirga de la paix» qui s’est tenue début juin, Amnesty International a pu constater des avancées positives pour les droits des femmes en Afghanistan et se réjouit de leur intégration dans le processus de paix et de réconciliation. Suite aux diverses pressions d’Amnesty et d’autres organisations de défense des droits humains, la société civile afghane et les groupes de femmes ont pu voir sensiblement augmenter le nombre de femmes déléguées à la grande «Jirga de la paix» Elles étaient alors 320 représentantes, contre seulement vingt femmes prévues initialement. Sur un total de 1500 personnes présentes à la conférence, les femmes furent donc représentées à hauteur de 20%, une représentation intéressante, malgré le fait qu’on ne soit pas tout à fait arrivé au 25% qu’aurait souhaité initialement Amnesty.

Hillary Clinton engagée en faveur des droits des femmes en Afghanistan à la Conférence de Kaboul

La présence des femmes à la Conférence de Kaboul fut à peine visible. Même si cette conférence était un événement ministériel international, on y attendait toutefois plus de femmes présentes. À noter que seulement deux femmes ont pu prendre la parole, Sima Samar, présidente de la Commission indépendante afghane pour les droits humains et Palwasha Hassan, une femme militante pour les droits des femmes. Pourtant, il faut souligner que la simple présence de femmes et de groupes luttant pour les droits humains était déjà un progrès par rapport à la Conférence de Londres tenue en janvier de cette année (seulement une seule femme avait reçu l’autorisation de prendre la parole et il n’y avait aucun représentant de l’AIHRC- Commission indépendante afghane pour les droits humains).

Durant cette conférence, Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, a également plaidé pour que les femmes afghanes ne soient pas oubliées lors des pourparlers avec les Talibans et a rappelé fermement le rôle essentiel des femmes au cœur de n’importe quel processus de paix. Son intervention en qualité de membre officiel du gouvernement des Etats-Unis pour la participation active des femmes dans le processus de réconciliation a été reçue comme un appui encourageant par les groupes de femmes afghanes.

Des petits pas vers une intégration des droits des femmes dans les fondements du futur Afghanistan

Amnesty se réjouit, entre autres, de voir apparaître un chapitre sur «gouvernance, Etat de droit et droits humains dans le communiqué final de la Conférence de Kaboul, ainsi que plusieurs autres références aux droits humains. La «centralité des droits des femmes dans le futur de l’Afghanistan» y apparaît également clairement.

Malgré ces premières avancées sur papier qui ont été faites pour les droits des femme,  Amnesty continue d’encourager fortement l'intégration et le suivi de la mise en oeuvre des droits humains et des droits de femmes dans toutes les stratégies de réconciliations futures en Afghanistan.