Kalpana Chakma © Ittukgula Chakma
Kalpana Chakma © Ittukgula Chakma

Bangladesh: Action lettre terminée pour Kalpana Chakma Risque d’abandon de l’enquête sur une femme disparue

Lettres contre l'oubli - août 2017
Le 12 juin 1996, Kalpana Chakma, jeune femme de 23 ans, a été enlevée à son domicile. Nul ne l'a revue depuis. Invoquant l’absence de preuves, la police bangladaise a demandé de classer l’affaire, renonçant ainsi à rendre justice à la famille de Kalpana Chakma et à amener les responsables présumés à rendre des comptes pour sa disparition forcée.

Kalpana Chakma était secrétaire générale de la Fédération des femmes des collines, une organisation qui défend les droits des populations indigènes des Chittagong Hill Tracts, au Bangladesh. Le 12 juin 1996, à l’aube, elle a été enlevée à son domicile dans le village de Lallyagona (Baghaichari, district de Rangamati). Elle avait 23 ans. Nul ne l’a revue depuis.

Son enlèvement pourrait être lié au soutien qu'elle avait apporté à un candidat représentant les intérêts des populations indigènes aux élections législatives qui se sont tenues au Bangladesh le jour de sa disparition.

La jeune femme a été enlevée par un groupe de membres des forces de sécurité en civil provenant apparemment du camp militaire voisin d’Ugalchhari. Elle et deux de ses frères ont été emmenés de force de leur domicile, les yeux bandés et les mains attachées. Ses deux frères ont réussi à s’enfuir sous les tirs des militaires.

Selon des groupes de la société civile bangladaise, l’enquête sur l’enlèvement de Kalpana Chakma a été caractérisée par des manœuvres dilatoires et de désinformation, dans lesquelles ils voient une tentative de protéger des membres de l’armée accusés de crimes de droit international et de violations des droits humains. Les frères de Kalpana Chakma ont désigné trois personnes – un soldat et deux membres d’un groupe paramilitaire de la région – comme responsables, mais la police a refusé de tenir compte de leur signalement.

Invoquant l’absence de preuves, la police bangladaise a demandé à un tribunal du Rangamati de classer l’affaire le 27 septembre 2017, renonçant ainsi à rendre justice à la famille de Kalpana Chakma et à amener les responsables présumés de sa disparition forcée à rendre des comptes.


Action lettre terminée