Shafiqul Islam Kajol risque d’être maintenu en détention provisoire pour une durée indéterminée au titre des dispositions draconiennes de la Loi sur la sécurité numérique. Selon les informations dont dispose Amnesty International, il aurait été soumis à une disparition forcée le 10 mars 2020, alors qu’il quittait la rédaction de son journal; au moins trois hommes non identifiés ont été vus en train de s’approcher de la moto du journaliste stationnée devant la rédaction pour la trafiquer, juste avant qu’on l’ait vu démarrer la moto et quitter les lieux.
Shafiqul Islam Kajol semble être détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. C’est un prisonnier d’opinion, qui doit être libéré immédiatement et sans condition. Par ailleurs, les autorités bangladaises doivent enquêter sur les allégations selon lesquelles il a été soumis à une disparition forcée.
La prison centrale de Dacca (upazila [sous-district] de Keraniganj), où est incarcéré cet homme, abrite 10’000 détenus alors qu’elle est prévue pour accueillir 4’097 personnes. L’administration pénitentiaire a indiqué ne pas être en mesure de placer en quarantaine les nouvelles personnes incarcérées, qui risquent d’avoir été exposées au COVID-19. Au lieu de réduire la population carcérale à des fins de protection contre la propagation de la pandémie de COVID-19, les autorités exposent au virus Shafiqul Islam Kajol et d’autres personnes, emprisonnés pour le simple fait d’avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.
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