Le 27 décembre 2012, le tribunal municipal de Phnom Penh a condamné Yorm Bopha à une peine de trois ans d'emprisonnement, pour avoir planifié une agression contre deux hommes en août 2012. Mais lors du procès, les témoignages étaient incohérents et parfois contradictoires; certains témoins ont également reconnu avoir été sous les effets d'une intoxication lorsque ladite infraction avait été commise. «L'absence d'éléments de preuve contre Yorm Bopha suggère que les charges étaient sans fondement. Elle doit être libérée sans plus attendre», a déclaré Isabelle Arradon, directrice adjointe d’Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
En réalité, il est possible que Yorm Bopha ait été arrêtée en raison de son activité pour le droit au logement. Depuis 2007, elle défendait les droits des habitants du lac Boeung Kak, expulsés de force de chez eux depuis que le terrain a été loué à une société privée. «Il semble que Yorm Bopha ait été condamnée en raison de son action légitime de défense des droits fondamentaux des habitants de son quartier, et de son appel l'année dernière en faveur de la libération des 13 militantes de Boeung Kak», a déclaré Isabelle Arradon. Un cas qui n’est malheureusement pas isolé: «De trop nombreux défenseurs des droits humains ont été harcelés et ont fait l'objet de violences et de poursuites forgées de toutes pièces au Cambodge.»
Amnesty International considère Yorm Bopha comme une prisonnière d’opinion, détenue pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Les pays qui participent au développement du Cambodge - tels que les États-Unis, le Japon et les pays membres de l'UE et de l'ANASE – sont invités à rejoindre Amnesty pour soutenir la remise en liberté de la militante.