Les autorités chinoises ont refusé de donner des informations au sujet de Wen Tao, Hu Mingfen et Liu Zhenggang depuis qu’ils ont disparu au début du mois d’avril, pendant la semaine où leur employeur et associé Ai Weiwei a été arrêté sans être inculpé.
Les familles, désespérées, ont même essayé de persuader la police d’ouvrir une enquête pour enlèvement afin de les retrouver, après des mois de silence de la part des autorités.
«Plus le temps passe et plus la sécurité de ces trois personnes est préoccupante, en particulier depuis qu’Ai Weiwei a été libéré sous caution», a déclaré la directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International, Catherine Baber.
Les victimes les moins connues sont d'autant plus menacées
«Tous ceux qui, dans le monde, se sont élevés contre la détention d’Ai Weiwei ne doivent pas laisser de côté les autres personnes victimes des arrestations "du Jasmin". Ce sont les moins connues parmi ces personnes qui sont le plus en danger. Les autorités chinoises doivent révéler où se trouvent Wen Tao, Hu Mingfen et Liu Zhenggang, et libérer immédiatement ces personnes s’il s’avère, comme c’était le cas pour Ai Weiwei, qu’elles n’ont été inculpées d’aucune infraction.»
Ai Weiwei et son chauffeur en résidence surveillée
Ai Weiwei a été libéré sous caution le 22 juin et son chauffeur Zhang Jinsong - qui est également son cousin- a été remis en liberté le jour suivant. Tous deux semblent avoir été placés en résidence surveillée et ne sont pas en mesure de décrire les conditions de leur détention.
Zhang Jinsong, comme les trois autres personnes avec qui il travaillait, était détenu à l’isolement sans que ni sa famille ni ses avocats ne sachent ce qu’il était devenu.
Wen Tao était l’assistant d’Ai Weiwei ; Hu Mingfen sa comptable ; Liu Zhenggang un créateur.
130 personnes arrêtées pour s'être exprimées
Ai Weiwei et ses associés ne sont que quelques-uns des 130, ou plus, militants, avocats, blogueurs, et simples utilisateurs d’Internet qui ont été arrêtés, harcelés et emprisonnés chez eux depuis le mois de février 2011.
Cette intervention contre l’opposition trouve son origine dans la peur du gouvernement d’une «Révolution du Jasmin» inspirée par les soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.