L’ambassade chinoise a refusé aujourd’hui, mardi matin, de recevoir la pétition «Pékin 2008: un podium pour les droits humains» qu’Amnesty International voulait lui remettre. La remise de la pétition avait pourtant été annoncée et discutée avec la police mais les portes de l’ambassade chinoise sont restées closes. La délégation d’Amnesty International a finalement pu déposer les cartons contenant les 24'715 signatures devant l’ambassade. Ils seront transmis à l’ambassade par la police cantonale bernoise et les services diplomatiques. «Nous sommes très déçus que l’ambassade chinoise refuse le dialogue», a expliqué Daniel Bolomey. «Amnesty International avait l’intention de rappeler aux représentants de l’ambassade chinoise les promesses d’amélioration des droits humains faites lors de l’attribution des Jeux olympiques en 2001. L’organisation désirait aussi expliquer les revendications qui figurent dans la pétition.» Le fait que la délégation d’Amnesty International n’ait pas pu remettre la pétition elle-même mais qu’elle ait bénéficié de l’aide des services diplomatiques est un signal clair des autorités suisses: «Nous sommes contents que le droit à la liberté d’expression soit défendu dans notre pays» a déclaré Daniel Bolomey. Amnesty International continuera d’insister pour obtenir un rendez-vous avec l’ambassadeur chinois. «Il est important de pouvoir transmettre nos revendications pour une amélioration des droits humains au cours d’un entretien direct».
Il reste 100 jours avant le début des Jeux olympiques et la situation des droits humains ne s’est toujours pas améliorée en Chine. Au contraire : les autorités ont augmenté la répression non seulement au Tibet mais dans tout le pays. La ville de Pékin et ses alentours sont «nettoyés» par la police de tous les mendiants, vendeurs de rue, chauffeurs de taxi illégaux, etc. Les défenseurs des droits humains sont victimes d’une répression accrue et condamnés à des peines d’emprisonnement pour les faire taire. C’est pourquoi Amnesty International lance demain, mercredi, une semaine d’action mondiale pour augmenter la pression sur le pays hôte. «Amnesty International attend des autorités chinoises qu’elles entreprennent des actions concrètes pour améliorer la situation des droits humains avant le début des Jeux», a expliqué Daniel Bolomey devant l’ambassade de Chine à Berne. «La libération du défenseur des droits humains Hu Jia représenterait un signal fort». Le militant chinois a récemment été condamné à trois ans et demi de prison à l’issue d’un procès inéquitable. Pour Amnesty International, il est clair que les autorités ont voulu réduire au silence une voix critique qui dénonçait les violations des droits humains commises dans le cadre des préparatifs liés aux Jeux.
La protection et la libération des défenseurs et des défenseuses des droits humains injustement emprisonnés est une des revendications adressées aux autorités chinoises. Elle figure dans la pétition remise par Amnesty International et doit être réalisée avant le début des Jeux olympiques. La pétition demande également l’abolition de la peine de mort, la fermeture des «centres de rééducation» et la suppression de la censure sur Internet.
Pendant la semaine d’action mondiale «100 days to go», les groupes d’Amnesty International organiseront des actions dans plusieurs villes de Suisse: du 30 avril au 4 mai au Salon du Livre de Genève, le 29 avril à l’occasion du lancement du Tour de Romandie et le 30 avril dans les principales gares du canton du Jura.
Communiqué de presse publié le 29 avril 2008, Berne.
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