Chine La Chine ne doit pas expulser un groupe de Nord-Coréens

14 février 2012
21 Nord-Coréens qui tentaient de gagner la Corée du Sud auraient été placées en détention à Changchun (nord-est de la Chine) en raison de leur présence illégale sur le territoire chinois.

chine - copie.jpg La succession de Kim Jong-un au pouvoir fait craindre une répression sévère contre les dissidents. © AP

Il aurait été annoncé aux membres de ce groupe que les autorités chinoises les expulseraient vers la Corée du Nord d’ici lundi 20 février 2012.

Risque de torture et d'exécution en cas d'expulsion

Si ces personnes sont renvoyées dans leur pays, elles risquent d’être arrêtées, torturées, voire exécutées pour avoir illégalement franchi la frontière.

Ces ressortissants nord-coréens ont été appréhendés par la police chinoise le 8 février 2012 dans divers endroits de la ville de Shenyang. Certains d’entre eux auraient été en contact avec des membres d’une organisation sud-coréenne qui essayaient de les aider à effectuer le trajet vers la Corée du Sud.

La situation de ces détenus est d’autant plus précaire qu’en janvier 2011, les autorités nord-coréennes ont fait savoir qu’elles réprouvaient les actions des personnes qui franchissent la frontière, avant de les menacer de lourdes sanctions. Le pays traverse actuellement une phase de transition au sommet de l’État à la suite du décès de Kim Jong-il et de l’accession au pouvoir de son fils Kim Jong-un, en décembre 2011.

La Chine doit autoriser la demande d'asile des Nord-Coréens

«Les autorités chinoises doivent permettre à ces 21 Nord-Coréens de demander l’asile à la Chine et à d’autres pays, et les autoriser à entrer en contact avec l'agence des Nations unies pour les réfugiés ou d'autres services d’aide aux réfugiés», a indiqué Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Les citoyens nord-coréens dont il est avéré qu’ils ont entretenu des contacts avec des Sud-Coréens ou ayant été pris sur le fait alors qu'ils essayaient de se rendre en Corée du Sud risquent souvent d’être plus lourdement sanctionnés s'ils sont arrêtés et renvoyés chez eux. Il arrive que des personnes déclarées coupables d’avoir franchi illégalement la frontière risquent l’exécution.

Il est interdit aux Nord-Coréens de se rendre à l’étranger sans la permission de l’État.

Nord-Coréens vus comme migrants économiques et non demandeurs d'asile

La Chine considère l’ensemble des Nord-Coréens sans papiers comme des migrants économiques plutôt que comme des demandeurs d’asile.

Bien que la Chine soit partie à la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, elle a empêché le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de s’entretenir avec des Nord-Coréens se trouvant sur le territoire chinois.

Le droit international interdit l’expulsion directe ou indirecte vers un pays où la personne concernée risque d'être victime de persécutions, de torture ou d'une exécution.