«Les camps de “rééducation par le travail” ne sont que l'un des éléments de l'écheveau complexe que constituent les centres de détention arbitraire utilisés par le gouvernement chinois pour sanctionner les individus qui exercent leurs droits fondamentaux d'une manière que les autorités considèrent comme menaçante», a expliqué Corinna-Barbara Francis, spécialiste de la Chine au sein d'Amnesty International.
Une réalité cachée par ces mesures
«L'abolition du système de “rééducation par le travail” est, certes, un grand pas dans la bonne direction. Mais en réalité, les autorités trouvent de nouvelles manières de punir les mêmes catégories de personnes, notamment à l'aide d'autres formes de détention arbitraire comme les “centres de lavage de cerveau” et les “prisons noires”.»
«En l'absence de tout changement fondamental dans les politiques à l'origine du fait que des signataires de pétitions, des défenseurs des droits humains ou encore des membres du Fa Lun Gong, entre autres, sont pris pour cible et sanctionnés, il existe un véritable risque pour que les autorités chinoises abolissent un système de détention arbitraire uniquement pour mieux étendre l'utilisation des autres.»
Le projet de réformes
Pendant des années, les autorités chinoises ont utilisé un vaste réseau de plus de 300 camps de «rééducation par le travail» pour maintenir en détention des centaines de milliers de dissidents. Beaucoup de personnes ont été envoyées à plusieurs reprises dans ces camps et y ont passé de nombreuses années, sans inculpation ni procès.
Xinhua, l'agence de presse nationale chinoise, a révélé vendredi 15 novembre 2013 le projet de fermeture des camps de travail. Cette abolition fait partie d'un ensemble de réformes annoncées par la Parti communiste chinois, qui comprend également un projet visant à réduire le champ d'application de la peine de mort.