Image d'icône (droits expirés de l'image originale de cet article) © Amnesty International
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Hong Kong L'attaque contre un journal pro-démocratie menace la liberté de la presse

Communiqué de presse publié le 10 août 2020, Hong Kong/Londres/Genève. Contact du service de presse
Aujourd'hui à Hong Kong, l'éminent éditeur Jimmy Lai et six autres personnes ont été arrêtés en vertu de la loi sur la sécurité nationale. La police a également fait une descente dans le journal pro-démocratie Apple Daily.

Nicholas Bequelin, directeur régional pour l'Asie et le Pacifique à Amnesty International, a commenté les événements:

«L'arrestation de Jimmy Lai pour "collaboration avec des puissances étrangères" est une démonstration inquiétante de la manière dont les autorités de Hong Kong entendent utiliser la nouvelle loi sur la sécurité nationale pour menacer la liberté de la presse.»

«Punir une société de médias, un éditeur ou un journaliste simplement parce qu'ils critiquent le gouvernement ou ses politiques est une restriction de la liberté d'expression qui ne peut en aucun cas être justifiée.»Nicholas Bequelin, directeur régional pour l'Asie et le Pacifique à Amnesty International

«Il semble que Jimmy Lai et Apple Daily aient été ciblés en raison des critiques du journal à l'égard des gouvernements chinois et de Hong Kong. Punir une société de médias, un éditeur ou un journaliste simplement parce qu'ils critiquent le gouvernement ou ses politiques est une restriction de la liberté d'expression qui ne peut en aucun cas être justifiée.»

«L'accusation des autorités selon laquelle Jimmy Lai et d'autres personnes feraient partie d'une "conspiration étrangère" illustre comment les dispositions trop larges et trop vagues de la loi sur la sécurité nationale peuvent être utilisées pour persécuter les personnes ayant des opinions politiques divergentes.»

Complément d’informations

Jimmy Lai, propriétaire du journal pro-démocratie Apple Daily, a été arrêté lundi matin pour «collusion avec des forces étrangères» en vertu de la loi sur la sécurité nationale entrée en vigueur à Hong Kong le 30 juin dernier. Parmi les personnes arrêtées se trouvaient quatre employés de journaux et les deux fils de Lai.

La police hongkongaise a annoncé que ces sept personnes font l'objet d'une enquête en vertu de l'article 29 de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, en relation avec une conspiration visant à commettre des fraudes et d'autres crimes pour lesquels elles risquent la prison à vie. La police a averti qu’elle pourrait procéder à d'autres arrestations.

Les forces de l’ordre ont effectué une vaste descente dans l'entreprise de médias Apple Daily. Pour la première fois, les autorités ont utilisé la loi sur la sécurité nationale pour une telle opération de recherche. Les forces de sécurité ont également fouillé un restaurant appartenant au fils de Jimmy Lai.

Le gouvernement central et le gouvernement de Hong Kong ont longtemps accusé les individus et les organisations de la société civile d'être dirigés par des «forces étrangères» dans leurs activités, telles que l'organisation et la participation à des manifestations pacifiques, l'acceptation de dons et la critique du gouvernement.

En vertu de la loi sur la sécurité nationale, toute personne impliquée dans ces activités est potentiellement exposée au risque d'être accusée de «collaboration avec des forces étrangères» et d'autres nouveaux «crimes».

Toujours lundi, les médias ont rapporté que les autorités de l'immigration de Hong Kong ont mis en place une nouvelle unité de sécurité nationale chargée de traiter les «demandes de visas sensibles» émanant des médias étrangers et des organisations taïwanaises, par exemple. Le Club des Correspondants étrangers de Hong Kong a déclaré la semaine dernière que les journalistes étrangers avaient subi des retards dans la demande de leurs visas.