Quinn Moon et Tang Kai-yin sont détenu·e·s depuis août 2020 sans pouvoir entrer en contact avec leurs proches ni consulter les avocats embauchés par leurs familles. Condamnées à des peines d'emprisonnement à l’issue d'un procès inique pour avoir «fait franchir secrètement la frontière à des tiers», ces deux personnes sont incarcérées respectivement dans la prison pour femmes de la province du Guangdong et dans la prison de Conghua, dans la même province.
Il est préoccupant de constater que les familles de Quinn Moon et de Tang Kai-yin n'ont reçu qu'une seule lettre de chacun d'eux depuis leur transfert en prison à la fin du mois de janvier 2021. Toutes les demandes déposées par les familles pour pouvoir communiquer directement avec eux, y compris via des appels vidéo, ont jusqu'ici été rejetées.
Les deux détenu·e·s sont malades
La santé et le bien-être des deux détenu·e·s sont également particulièrement préoccupants, car ils ont tous deux besoin d’un traitement pour des maladies chroniques: Quinn Moon souffre de dépression et a besoin d’un traitement régulier, et Tang Kai-yin doit également suivre un traitement pour des problèmes d’asthme. Leurs proches et les avocats engagés par les familles ne pouvant entrer en contact avec eux, il est impossible de savoir s'ils reçoivent des soins médicaux adaptés en détention.
Amnesty International a rassemblé des informations sur de nombreuses affaires dans lesquelles des personnes détenues en Chine continentale, dont un grand nombre de défenseur·e·s des droits humains, ont été régulièrement privées de leur droit de voir les avocats qu’elles-mêmes ou leurs proches avaient engagés pour les représenter. Dans certains cas, les autorités ont désigné des avocats sans l’accord des intéressé·e·s ou de leur famille. Dans d’autres, elles ont menacé des avocats pour qu’ils abandonnent l’affaire, affirmé que des personnes détenues avaient congédié les avocats engagés par leur famille sans en apporter la preuve, ou empêché les familles d’engager des avocats, toutes ces pratiques aboutissant dans les faits à priver les personnes détenues de leur droit à une représentation juridique. Bien souvent, les personnes privées d'un avocat de leur choix ne peuvent obtenir d’informations sur leurs droits, ce qui les expose particulièrement au risque de subir des procédures iniques.