Ilham Tohti © Droits réservés
Ilham Tohti © Droits réservés

Chine: Action lettre pour Ilham Tohti / Action terminée Un scientifique ouïghour en prison depuis plus de huit ans

Lettres contre l'oubli d'octobre 2022
L'écrivain ouïghour Ilham Tohti doit passer son anniversaire le 25 octobre 2022 encore derrière les barres. Il est un prisonnier d'opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression.

Ilham Tohti, professeur d'économie à l'Université centrale des nationalités de Pékin, fondateur du site Uighur Online et célèbre détracteur des politiques ethniques et religieuses de l’État chinois dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, a été condamné à la détention à perpétuité le 23 septembre 2014. Il avait été appréhendé à son domicile, à Pékin, le 15 janvier 2014. Sa femme avait par la suite reçu le 25 février le mandat d'arrêt l'informant qu'il était accusé de «séparatisme» – un chef d'inculpation souvent utilisé contre les personnes uuïghoures qui dénoncent les violations des droits humains.

Amnesty International a enquêté sur les atteintes systématiques aux droits humains des personnes de confession musulmane du Xinjiang qu’Ilham dénonçait. La souffrance humaine est immense. Un très grand nombre d’hommes et de femmes issu∙e∙s de groupes ethniques majoritairement musulmans a été arbitrairement arrêté et envoyé dans des camps d’internement ou des prisons. Le système des camps d’internement s’insère dans un vaste processus d’assujettissement et d’assimilation forcée des minorités ethniques au Xinjiang.
Voir: «Comme si nous étions ennemis de guerre»

Amnesty International n’a cessé d’intégrer de nouveaux cas à la campagne «Libérez les détenus du Xinjiang», ce qui porte le total de personnes concernées à 120. Ces cas sont représentatifs des nombreuses personnes – peut-être un million, voire plus – qui auraient été placées en détention dans la région depuis 2017. Le gouvernement chinois a ciblé sciemment et délibérément les Ouïghour∙e∙x∙s, les Kazakh∙e∙x∙s et les membres d’autres minorités ethniques à majorité musulmane dans le Xinjiang, notamment en menant une campagne de détention de masse, de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Les autorités chinoises doivent immédiatement libérer toutes les personnes détenues de manière arbitraire dans les camps d’internement et les prisons du Xinjiang.
Voir (site en anglais):
«Like we were enemies in a war» China’s Mass Internment, Torture and Persecution of Muslims in Xinjiang

Le rapport publié par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH) le 31 août révèle l’ampleur et la gravité des violations des droits humains qui ont été commises dans le Xinjiang:
China: Long-delayed UN report must spur accountability for crimes against humanity in Xinjiang
En 2014, avant la publication de ce rapport, Ilham Tohti, qui dénonçait les politiques mises en œuvre dans le Xinjiang, a été condamné à la prison à vie et il est privé depuis lors de toute communication avec ses proches. Ilham Tohti aura 53 ans le 25 octobre. Il est important de continuer à nous mobiliser en sa faveur pour montrer qu’il n’est pas oublié, et de continuer à faire pression sur les autorités chinoises pour qu’elles le libèrent.

- - -

Amnesty International avait déjà lancé en mars 2020 une lettre contre l'oubli en faveur de Ilham Tohti.
Désespérer n’est pas une option !
Veuillez à nouveau écrire une lettre
courtoise en mandarin, anglais ou en français à Xi Jinping, président de la République populaire de Chine:

 

_ Action lettre terminée