Corée du Nord La répression aux frontières atteint de nouveaux sommets

24 juin 2013
Un ministère nord-coréen a publiquement menacé les personnes quittant la Corée du Nord sans autorisation. Cette déclaration provocante relance les concernant la liberté de mouvement dans ce pays, dont le bilan en matière de droits humains est affligeant.

L’agence de presse de l’État a diffusé une déclaration alarmante du ministère nord-coréen de la Sécurité populaire. Celui-ci a promis des «mesures considérables afin de faire disparaître les ordures méprisables» qui quitteraient le pays sans permission. Du point de vue du gouvernement, cela constituerait un acte de trahison. La déclaration du ministre se poursuit ainsi: «Ces sordides ordures humaines ne pourront plus jamais regarder en l’air pour voir le ciel, ni trouver un seul lopin de terre où être enterrées après leur mort».

«Les déclarations du type de celle du ministère pour la Sécurité populaire montrent que le gouvernement nord-coréen va poursuivre sa politique de châtiments actuelle. Cela expose les personnes franchissant la frontière à un risque de détention arbitraire, de torture et d’autres formes de mauvais traitements, voire à la mort», a indiqué Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Les Nord-Coréens qui souhaitent se rendre à l’étranger doivent obtenir une autorisation de l’État. Selon certaines sources, les contrôles aux frontières auraient été renforcés depuis 2012 pour faire appliquer cette loi. De ce fait, il est de plus en plus difficile de franchir la frontière avec la Chine et de fuir vers un pays tiers comme le Laos ou la Thaïlande. De plus, les autorités chinoises considèrent tous les Nord-Coréens sans papiers comme des migrants économiques et les renvoient de force dans leur pays lorsqu’elles les appréhendent. Les autorités laotiennes arrêtent généralement les Nord-Coréens sans papiers qu’elles trouvent sur leur territoire, et jusqu’à il y a peu permettaient à ceux-ci de se rendre en Corée du Sud.

«Nul ne doit être arrêté, poursuivi ni puni de quelque manière que ce soit pour avoir simplement exercé son droit à la liberté de mouvement, a déclaré Catherine Baber. La Corée du Nord doit honorer ses obligations relatives aux droits humains et veiller à ce que les déplacements - dans le pays ou à l’étranger - ne nécessitent plus la délivrance d’une autorisation.»