À Hong Kong, les manifestations politiques sont systématiquement empêchées par la police. © Amnesty International (photo remplace l'image original)
À Hong Kong, les manifestations politiques sont systématiquement empêchées par la police. © Amnesty International (photo remplace l'image original)

Hong Kong Procès à motivation politique contre 47 défenseur·e·x·s de la démocratie

6 fèvrier 2024
Pas moins de 47 personnes font face à des peines démesurées à cause d'une prétendue menace pour la sécurité nationale. Leur «crime»: avoir organisé et participé à des primaires pour les élections du Conseil législatif de 2020.

Dans le cadre du plus grand procès pénal de Hong Kong fondé sur la loi sur la sécurité nationale, qui est entrée en vigueur en juin 2020, 47 personnes comparaissent dès aujourd'hui pour « conspiration en vue de subversion ». Elles avaient participé à des primaires autoorganisées en vue des élections du Conseil législatif de 2020.

«Cette affaire constitue une grossière injustice depuis que les poursuites massives et sans précédent contre les 47 accusé·e·x·s ont commencé en mars 2021», a déclaré Hana Young, directrice régionale adjointe d'Amnesty International.

«La plupart des 47 personnes sont détenues depuis deux ans sans procès. Quelle que soit l'issue, cette injustice ne pourra jamais être oubliée.»
Hana Young, directrice régionale adjointe d'Amnesty International.

«Dans un procès qui révèle la nature abusive de la loi sur la sécurité nationale, certain·e·x·s des accusé·e·x·s risquent la prison à vie simplement parce qu'iels ont participé à des élections primaires pour des partis politiques.»

«Iels sont désormais contraint·e·x·s de faire le choix impossible de plaider coupable d'un crime inexistant afin d'obtenir une éventuelle réduction de peine ou de mener une bataille perdue d'avance en vertu de la loi inique sur la sécurité nationale.»

«La plupart des 47 personnes sont détenues depuis deux ans sans procès en raison d’une limitation très stricte de la possibilité de libération sous caution dans le cadre des affaires relatives à la sécurité nationale. Quelle que soit l'issue du procès, cette injustice ne pourra jamais être oubliée.»

«Avec ce procès de masse, le gouvernement de Hong Kong tente d'empêcher toute participation politique significative dans son territoire. Mais le fait que les gens se soient rendus au tribunal aujourd'hui pour protester contre ces accusations, malgré les risques encourus, montre que les autorités de Hong Kong ne seront jamais en mesure de réprimer complètement les opinions divergentes.»

Les gens doivent pouvoir exprimer librement leurs opinions à Hong Kong sans être menacés de prison. L'opposition politique pacifique n'est pas un crime.   

Les accusations portées contre les 47 personnes se fondent exclusivement sur une prétendue menace pour la sécurité nationale. Toutes les personnes encore détenues doivent être immédiatement libérées et les charges retenues contre elles abandonnées.

Contexte

L'accusation porte sur leur organisation et leur participation à des primaires autoorganisées pour les élections du Conseil législatif de 2020. Ces primaires ont finalement été reportées par les autorités en raison de l'introduction par le gouvernement central chinois d'un nouveau système électoral qui évalue strictement qui peut se présenter à un poste.

La cheffe de l'exécutif de Hong Kong de l'époque, Carrie Lam, a qualifié ces primaires d' « illégales » et a averti qu'elles pourraient enfreindre la loi sur la sécurité nationale, qui était entrée en vigueur quelques semaines auparavant.

Considérer les primaires organisées par des partis politiques pour sélectionner des candidat·e·x·s aux élections comme une véritable menace pour l'existence, l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de Hong Kong ne correspond pas au standard d’application pour les questions de sécurité nationale requis par les normes internationales en matière de droits humains.