Ces actions de protestation ont commencé lorsque quatre personnes ont été tuées par des paramilitaires dans le district de Ramban. Des manifestants ont bravé les couvre-feux et mené des actions violentes. Les autorités auraient recouru à une force excessive, tirant notamment à balles réelles sur les cortèges. Des résidents du district de Ganderbal ont déclaré à des journalistes que deux personnes avaient été grièvement blessées lorsque des policiers de l’État de Jammu-et-Cachemire et des paramilitaires des Forces centrales de réserve de la police ont ouvert le feu sur des manifestants, dont certains jetaient des pierres.
La police a affirmé n'avoir utilisé que des fusils à plomb, et que leurs membres ont seulement tiré en état de légitime défense, lorsque les manifestants sont devenus violents. Des témoins ont cependant assuré que les forces de sécurité ont tiré au hasard sur la foule.
La section indienne d’Amnesty International demande aux autorités de l’État de Jammu-et-Cachemire de protéger le droit à la vie, conformément à la Constitution indienne, au droit international – notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques –, et aux normes internationales, sur le recours à la force et l'utilisation des armes à feu. Les responsables de l’application des lois doivent toujours employer des moyens non violents avant de recourir à la force, notamment quand ils assurent le maintien de l'ordre dans le cadre de manifestations. Lorsqu’ils emploient la force, ils doivent faire preuve de modération, et s’assurer que cela est absolument nécessaire et proportionnel à la menace représentée pour la sécurité publique.
Les armes à feu ne constituent qu'un dernier recours, et l'usage volontairement meurtrier de celles-ci n'est admissible que lorsqu'il est absolument inévitable pour protéger des vies. La section indienne d’Amnesty International exhorte les autorités à mener une véritable enquête approfondie et impartiale sur les éventuels recours excessifs à la force par les forces de sécurité dans l’État de Jammu-et-Cachemire, et sur tous les cas où l'utilisation d'armes à feu a causé des blessures, voire la mort. Tous les suspects, y compris ceux exerçant des fonctions de commandement, doivent être poursuivis devant des tribunaux civils compétents, indépendants et impartiaux.