En 2018, dans le cadre de vastes mesures de répression contre les défenseurs des droits humains en Inde, neuf militantes et militants de premier plan - Sudha Bharadwaj, Shoma Sen, Surendra Gadling, Mahesh Raut, Arun Ferreira, Sudhir Dhawale, Rona Wilson, Vernon Gonsalves et Varavara Rao - ont été arrêtés. La police affirme que ces neuf personnes sont impliquées dans des violences qui ont éclaté entre dalits (opprimés) et nationalistes hindous dans le Maharashtra, en Inde.
Après leur arrestation, une campagne de diffamation a été lancée contre ces activistes. Le gouvernement prétend qu'il s’agit d’«antinationaux» qui travaillent contre les intérêts du pays. Mais les communautés au sein desquelles ces militants mènent leurs activités sont d’un tout autre avis. Les «neuf de Bhima Koregaon» sont, pour beaucoup, des héros nationaux qui luttent courageusement en faveur des droits des personnes les plus marginalisées en Inde.
Ils ont été inculpés au titre de la Loi relative à la prévention des activités illégales, une loi antiterroriste draconienne souvent utilisée pour faire taire les personnes critiques à l’égard des autorités. Amnesty International estime que leur arrestation est motivée par des considérations politiques et vise à décourager la dissidence pacifique.
Ces dernières années, la société civile a constaté une tendance croissante à la diabolisation et à la criminalisation de celles et ceux qui, au sein d’organisations comme à titre individuel, s’élèvent contre les violations des droits fondamentaux des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées de l'Inde. Il incombe aux autorités de prendre des mesures de toute urgence pour donner un coup d’arrêt à cette tendance. Par conséquent, le gouvernement indien doit veiller à ce que la dissidence et les appels en faveur de la justice et de l’obligation de rendre des comptes ne donnent pas lieu à des sanctions.
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