Saiful Mahdi, pour qui Amnesty a mené une action lettre, a été relaxé ! © AI
Saiful Mahdi, pour qui Amnesty a mené une action lettre, a été relaxé ! © AI

Good news – Indonésie Un enseignant se voit accorder une grâce présidentielle

19 octobre 2021
Saiful Mahdi, un assistant universitaire déclaré coupable de diffamation en raison d’un message écrit sur WhatsApp, a bénéficié d’une grâce présidentielle le 13 octobre 2021. Il n’aurait jamais dû passer un seul jour derrière les barreaux, car il était incarcéré uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’opinion.

Après des mois de mobilisation nationale et internationale, le président indonésien a signé le décret accordant la grâce à Saiful Mahdi le 12 octobre 2021, et celui-ci a été libéré de la prison de Banda Aceh le lendemain. Cette amnistie est fondée sur la Loi indonésienne relative à l'état d'urgence n° 11/1954, ce qui signifie que toutes les charges retenues contre Saiful Mahdi sont abandonnées et qu’il est innocenté de toutes les accusations. L’amende de 10 millions de roupies indonésiennes dont il a dû s’acquitter lui sera également remboursée.

Emprisonné uniquement pour avoir exprimé pacifiquement son opinion, Saiful Mahdi n’aurait jamais dû passer un seul jour derrière les barreaux. Lors de sa libération, son épouse Dian Rubiyanti a déclaré que la même mesure d’amnistie aurait dû être accordée à d’autres personnes sanctionnées au titre de la Loi relative à l’information et aux transactions électroniques. Saiful Mahdi a remercié la coalition d’organisations de la société civile et de particuliers qui se sont mobilisés pour lui depuis qu’il a été dénoncé à la police en avril 2020.

Son cas souligne à quel point il importe de réviser la Loi relative à l’information et aux transactions électroniques, qui érige en infraction la liberté de parole et d’expression. D’après les études d’Amnesty International Indonésie, le nombre de personnes condamnées en vertu d’articles de cette loi augmente chaque année. Si l’on se réfère à ces chiffres, en 2019, 24 affaires pénales se fondaient sur la Loi relative à l’information et aux transactions électroniques. Ce chiffre est passé à 84 cas en 2020. Au cours des quatre premiers mois de l’année 2021, il atteignait déjà 18 cas.

Aucune action complémentaire n’est requise. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.