A l’aube du 3 août 2012, Junya Hattori et Kyozo Matumura ont été exécutés à Tokyo et à Osaka. «La décision des autorités japonaises de procéder à deux nouvelles exécutions est extrêmement regrettable», a réagi Roseann Rifz, la responsable des projets spéciaux à Amnesty International. «Après n’avoir procédé à aucune exécution en 2011, le Japon a déjà exécuté cinq personnes cette année rejoignant ainsi résolument la minorité de pays qui continuent d’utiliser la peine capitale.»
Makoto Taki est le deuxième ministre de la Justice à autoriser des exécutions en 2012. Les dirigeants japonais préfèrent se réfugier derrière l’opinion publique plutôt que de faire preuve de courage politique et d’œuvrer à l’abolition du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit que constitue la peine de mort.»
Des pendaisons dans le plus grand secret
Au Japon, les exécutions se font par pendaison et se déroulent généralement dans le plus grand secret, sans que les familles soient averties. Dans la plupart des cas, les prisonniers ne sont informés de leur mise à mort que quelques heures auparavant ; il arrive également qu’ils ne soient pas prévenus du tout.
Junya Hattori avait été condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal de district de Shizuoka, mais l’accusation a interjeté appel et cette peine a été transformée en condamnation à mort par la haute cour de Tokyo. La Cour suprême a confirmé cette condamnation à la peine capitale en février 2008.
Kyozo Matsumura a été condamné à mort par le tribunal de district de Kyoto en mars 2008. En avril 2008, cet homme a retiré l’appel qu’il avait interjeté près la haute cour. Le Japon n’a pas de système d’appel automatique en cas de condamnation à mort.