«J’aimerais remercier chaque personne qui a cru en mon innocence et qui a donné ses émotions, son temps et son énergie, pas seulement pour ma cause mais pour la cause de tous et toutes aux Maldives», s’est exclamée Jennifer Latheef lors de sa visite au Secrétariat international d’Amnesty, à Londres, peu de temps après sa libération en août dernier.
Cette militante de l’opposition et réalisatrice n’en était pas à sa première arrestation. Mais cette fois-ci, elle avait été condamnée à dix ans d’emprisonnement, accusée de «terrorisme» pour avoir protesté contre des décès en prison et la répression politique aux Maldives. Amnesty International la considérait comme une prisonnière d’opinion et a revendiqué sa libération sans condition. La mobilisation de milliers de personnes lors du Marathon de l’an dernier a contribué à mettre le gouvernement sous pression.
«J’ai été graciée par le président. J’ai hésité à refuser ce pardon car l’inculpation pour terrorisme n’a pas été annulée, alors que je suis innocente. De plus, nous sommes cinq à avoir été condamnés en même temps et je suis la seule à avoir été relâchée», s’indigne cette femme de 33 ans. Si elle a finalement accepté le pardon présidentiel, c’est pour mieux continuer son engagement en faveur des prisonniers et prisonnières politiques aux Maldives.