«Ce mois marque le vingtième anniversaire de l’arrestation d’Aung San Suu Kyi et les vingt ans de sa reconnaissance comme prisonnière d’opinion par Amnesty International. Au cours de cette longue et souvent sombre période, Aung San Suu Kyi est restée un symbole d’espoir, de courage et de défense inépuisable des droits humains, pas seulement pour la population du Myanmar mais aussi pour d’autres gens partout dans le monde», a déclaré Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International.
Vaclav Havel, qui a reçu le Prix «Ambassadeur de la conscience» en 2003, s’est joint au concert de félicitations :
«Je sais de par ma propre expérience que l’attention internationale peut, dans une certaine mesure, protéger des personnes injustement persécutées de sanctions qui leur seraient autrement imposées. C’est pourquoi, peu après avoir été élu président, j’ai proposé Madame Aung San Suu Kyi pour le Prix Nobel de la paix, qu’elle a ensuite reçue. Dieu seul sait ce qui serait arrivé si l’attention n’avait pas été attirée sur son sort, comme on le fait une nouvelle fois aujourd’hui. Je salue la décision d’Amnesty International et suis ravi de la solidarité de U2 et de vous tous vis-à-vis de cette femme courageuse – ambassadrice de conscience de chacun de nous.»
Vidéo en anglais
Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie, parti d’opposition au Myanmar, a passé plus de treize des vingt dernières années en détention, la majeure partie du temps assignée à résidence. L’ordonnance de détention en résidence surveillée la concernant expirait le 27 mai 2009, mais elle a été arrêtée et mise en instance de jugement le 18 mai. Plus de 2 100 autres personnes sont actuellement emprisonnées au Myanmar pour leurs convictions politiques ; il faut qu’elles soient libérées.
Le procès d'Aung San Suu Kyi, accusée d’avoir violé les conditions de son assignation à résidence, a repris le 24 juillet. Si elle était reconnue coupable, Aung San Suu Kyi serait passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq années de prison.
Complément d’information
Le Prix «Ambassadeur de la conscience», décerné pour la sixième fois cette année, reconnaît le rôle exceptionnel d’une personnalité dans le combat pour la protection et la promotion des droits humains. Cette récompense a par le passé été notamment décernée à Peter Gabriel, Nelson Mandela et Mary Robinson.
Le Prix «Ambassadeur de la conscience», dont le nom s’inspire d’un poème écrit pour Amnesty International par le lauréat du prix Nobel Seamus Heaney, vise à promouvoir l’action de l’organisation en l’associant à la vie, à l’œuvre et à l’exemple de ses «ambassadeurs» qui ont beaucoup fait pour inspirer le monde à travers leur action et leur exemple personnel.