Htay Kywe et 130 prisonniers politiques sont libres! Htay Kywe était l'un des leaders des manifestations nationales contre l'oppression militaire en 1988 déjà.
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C’est la deuxième grâce accordée par le gouvernement cette année et la quatrième depuis les élections de 2010, portant le nombre de prisonniers politiques libérés à plus de 470.
Mais plus d’un millier de prisonniers politiques, dont beaucoup de prisonniers d’opinion, se trouveraient encore derrière les barreaux. «Cette libération de prisonniers politiques est un grand pas en avant. Mais l’amnistie doit continuer tant qu’il reste des prisonniers d’opinion en détention», a déclaré Benjamin Zawacki, chercheur d’Amnesty International sur le Myanmar. «Les autorités doivent maintenant aller jusqu’au bout, une fois pour toutes».
Amnesty International est préoccupée par le fait que certains prisonniers se sont vu imposer des conditions à leur libération. L’organisation appelle à ce que tous les prisonniers libérés soient autorisés à se réengager en politique et puissent exercer pleinement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion.
«L’engagement politique qui a conduit les dissidents en prison a aussi contribué aux changements permettant leur libération aujourd’hui», a ajouté Benjamin Zawacki. «Les autorités ne doivent pas revenir à la répression mais au contraire continuer dans cet élan positif».
Le gouvernement doit reconnaître tous les prisonniers politiques
Il y a un désaccord sur le nombre de prisonniers politiques actuellement détenus en Birmanie, avec des différences considérables entre les chiffres avancés par le gouvernement et ceux provenant de certains groupes d’opposition.
Amnesty International a demandé aux autorités birmanes de solliciter l’aide des Nations unies pour la mise en place d’une commission, incluant la Ligue nationale pour la démocratie. Objectif : mettre fin au différend.
Le 19 novembre 2011, le président Thein Sein aurait déclaré qu’il était en désaccord avec la catégorisation de certains prisonniers comme politiques.
Cependant, son principal conseiller politique, Ko Ko Hlaing, a déclaré en octobre 2011 qu’il y avait environ 600 prisonniers d’opinion restant au Myanmar - ce qui peut correspondre aux 651 prisonniers que les autorités ont annoncé libérer le 13 janvier 2012. Il a également dit que les différences de chiffres dépendent « de la manière dont on définit un prisonnier d’opinion et un prisonnier ordinaire ».
« Le gouvernement du Myanmar devrait reconnaître l’emprisonnement politique. C’est une condition essentielle pour s’assurer que personne ne soit désormais soumis à une peine de prison injuste à cause d’un désaccord sur des définitions », a déclaré Benjamin Zawacki.
« Nous nous réjouissons de la libération du nombre important d’éminents activistes pacifiques. Mais nous exhortons maintenant les autorités à libérer immédiatement et sans conditions tous les prisonniers d’opinion restant.