Jai Kishore et Bimala Labh, les parents de Sanjiv Kumar Karna.  Jai Kishore a fait campagne pour connaître le sort de son fils et amener ses assassins devant la justice. Jai Kishore est décédé d'une crise cardiaque le 17 avril 2010. © Peace Brigades International
Jai Kishore et Bimala Labh, les parents de Sanjiv Kumar Karna. Jai Kishore a fait campagne pour connaître le sort de son fils et amener ses assassins devant la justice. Jai Kishore est décédé d'une crise cardiaque le 17 avril 2010. © Peace Brigades International

Action lettre: Sanjiv Kumar Karna Un étudiant dont le sort reste inconnu

Sanjiv Kumar Karna, un étudiant de 24 ans, pique-niquait avec des amis le 8 octobre 2003 à Janakpur, au Népal, quand des membres des forces de sécurité conjointes les ont arrêtés, lui et ses 10 camarades. D’abord frappés avec violence, ils ont ensuite été interrogés. Six d’entre eux ont été libérés plus tard mais Sanjiv Kumar Karna et quatre de ses amis, Durgesh Kumar Labh, Pramod Narayan Mandal, Shailendra Yadav et Jitendra Jha, ont disparu sans laisser de traces.

Sanjiv Kumar Karna aurait été arrêté parce qu’il s’intéressait à la politique étudiante et qu’il avait fait partie de l’Union pan-nationale révolutionnaire des étudiants libres du Népal, qui s’aligne sur le Parti communiste népalais (PCN) maoïste. Cependant, il a quitté ce mouvement en 1998 et, d’après sa famille, il n’avait aucun lien avec le PCN maoïste. La police et le ministère de l’Intérieur soutiennent que leurs services ne sont pour rien dans l’arrestation des jeunes gens. Selon l’armée népalaise, en revanche, les cinq disparus auraient été tués au cours d’une «opération de police» le jour de leur arrestation. Aucune de ces allégations n’a été confirmée. L’armée népalaise a affirmé à Amnesty International qu’elle avait achevé son enquête et qu’elle n’était pas impliquée dans ces disparitions forcées. En juillet 2006, le père de Sanjiv Kumar Karna et la famille d’un autre disparu ont fait établir un procès-verbal introductif par la police, l’obligeant ainsi juridiquement à ouvrir une enquête. Cependant, aucun progrès n’a été réalisé à ce jour.


Revendications de l'action terminée

 

Monsieur le Inspecteur général,

Sanjiv Kumar Karna, un étudiant de 24 ans, pique-niquait avec des amis le 8 octobre 2003 à Janakpur, au Népal, quand des membres des forces de sécurité conjointes les ont arrêtés, lui et ses 10 camarades. D’abord frappés avec violence, ils ont ensuite été interrogés. Six d’entre eux ont été libérés plus tard mais Sanjiv Kumar Karna et quatre de ses amis, Durgesh Kumar Labh, Pramod Narayan Mandal, Shailendra Yadav et Jitendra Jha, ont disparu sans laisser de traces.

Sanjiv Kumar Karna aurait été arrêté parce qu’il s’intéressait à la politique étudiante et qu’il avait fait partie de l’Union pan-nationale révolutionnaire des étudiants libres du Népal, qui s’aligne sur le Parti communiste népalais (PCN) maoïste. Cependant, il a quitté ce mouvement en 1998 et, d’après sa famille, il n’avait aucun lien avec le PCN maoïste.

La police et le ministère de l’Intérieur soutiennent que leurs services ne sont pour rien dans l’arrestation des jeunes gens. Selon l’armée népalaise, en revanche, les cinq disparus auraient été tués au cours d’une « opération de police » le jour de leur arrestation. Aucune de ces allégations n’a été confirmée. L’armée népalaise a affirmé à Amnesty International qu’elle avait achevé son enquête et qu’elle n’était pas impliquée dans ces disparitions forcées.

En juillet 2006, le père de Sanjiv Kumar Karna et la famille d’un autre disparu ont fait établir un procès-verbal introductif par la police, l’obligeant ainsi juridiquement à ouvrir une enquête. Cependant, aucun progrès n’a été réalisé à ce jour.

Je suis très préoccupé·e par cette situation et vous demande, Monsieur l’Inspecteur général, de faire rapidement la lumière sur le sort réservé à Sanjiv Kumar Karna et à ses quatre amis, à identifier et à poursuivre les responsables présumés de leur disparition et à rendre leurs conclusions publiques. De plus, je vous exhorte de faire en sorte que, d’une part, les sites d’inhumation présumés soient protégés et, d’autre part, que les exhumations soient réalisées par des professionnels, afin que les éléments de preuve recueillis soient recevables devant un tribunal.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Inspecteur général, en l’expression de ma haute considération.

Cette lettre fait partie des Lettres contre l’oubli de décembre 2010.
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