Pervez Musharraf devrait en principe être formellement inculpé devant un tribunal antiterroriste d'Islamabad pour association de malfaiteurs et assassinat sur les personnes de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto et du leader nationaliste baloutche Akbar Bugti.
Amnesty International a recueilli de nombreuses informations concernant les violations des droits humains commises pendant que Pervez Musharraf était au pouvoir au Pakistan (de 1999 à 2008). «Des centaines, sinon des milliers de personnes, ont “disparu” quand Pervez Musharraf dirigeait le pays, notamment des militants des droits humains. Dans sa dernière année au pouvoir, en 2007, Pervez Musharraf a aussi réprimé l'appareil judiciaire et les médias indépendants», a déclaré Polly Truscott, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
«Il est encourageant de voir que les tribunaux prennent la décision d'obliger un ancien chef de l'armée à rendre des comptes pour son implication présumée dans des crimes relevant du droit international. Pervez Musharraf doit cependant être tenu responsable de toutes les violations commises lorsqu'il était à la tête du pays, a déclaré a continué Polly Truscott. Il est crucial que Pervez Musharraf, comme tout autre accusé au Pakistan, bénéficie d'un procès équitable, indépendant et impartial, sans recours à la peine de mort.»
Mais les violations des droits humains n’appartient pas seulement au passé au Pakistan. Comme le montrent les informations recueillies par Amnesty International, les forces de sécurité pakistanaises continuent d'être impliquées dans des violations des affaires de meurtres, de disparitions forcées et de torture, notamment dans les zones tribales du nord-ouest et de la province du Baloutchistan. «Aucun membre actif ou retraité des forces de sécurité du Pakistan n'a été traduit en justice pour une implication présumée dans ces violations», a déclaré Polly Truscott.