Idris Khattak © Droits réservés
Idris Khattak © Droits réservés

Pakistan: Action lettre terminée pour Idris Khattak Un défenseur des droits humains est victime d’une disparition forcée

Lettres contre l'oubli de novembre 2021
Idris Khattak a effectué de nombreuses missions de recherche sur les disparitions forcées. Ce spécialiste des disparitions forcées en a lui-même été victime en 2019. Depuis lors, personne n’a été tenu de rendre des comptes et on ne sait toujours pas où il se trouve.

Idris Khattak, défenseur des droits humains et chercheur indépendant, a effectué de nombreuses missions de recherche sur les disparitions forcées pour Amnesty International et Human Rights Watch. Ironie du sort, ce spécialiste des disparitions forcées au Pakistan en a lui-même été victime.

Le 13 novembre 2019, il rentrait d’Islamabad, la capitale du Pakistan, lorsque sa voiture de location a été interceptée près de l’échangeur de Swabi, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Personne n’a su qu’il avait été enlevé avant que le chauffeur, qui se trouvait avec lui, soit libéré dans la nuit du 15 novembre 2019 par les hommes qui l’avaient kidnappé. Selon les déclarations faites par les proches d’Idris Khattak lorsqu’ils ont signalé sa disparition à la police, quatre hommes en civil ont placé un sac noir sur sa tête et celle de son chauffeur avant de les emmener dans un lieu inconnu.

Au Pakistan, la disparition forcée sert fréquemment à museler la dissidence et les critiques relatives aux politiques militaires. Les personnes visées collectivement ou individuellement par les disparitions forcées sont majoritairement des membres des groupes ethniques sindhi, baloutche et pachtoune et de la communauté chiite, des activistes politiques, des défenseurs∙euses des droits humains, des membres et sympathisants de groupes religieux et nationalistes, ainsi que des membres présumés de groupes armés ou encore d’organisations religieuses ou politiques interdites.

Depuis le début de son procès il y a près d’un an, Idris a été autorisé à voir sa famille deux fois, mais on ne sait toujours pas où il se trouve. Plus tôt cette année, la haute cour de Peshawar a rejeté l’appel d’Idris Khattak, qui demandait à être jugé par une juridiction civile. Son procès s’est ainsi maintenu devant un tribunal militaire, et peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne les preuves présentées contre lui.

Le 13 novembre 2021 marquera les deux ans de son enlèvement. Bien que celui-ci ait été reconnu par le ministère de la Défense, personne n’a été tenu de rendre des comptes.

Il est important de continuer à attirer l’attention sur sa situation, car comme le prévoit l’article 17 de la Déclaration des Nations unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées: «Tout acte conduisant à une disparition forcée continue d’être considéré comme un crime aussi longtemps que ses auteurs dissimulent le sort réservé à la personne disparue et le lieu où elle se trouve.»


Action lettre terminée