Darius Evangelista avec son épouse Margie
© Privé
Margie Evangelista a vu son mari et père de trois enfants, Darius Evangelista, la dernière fois le 5 mars 2010. Ce jour-là, il a été arrêté, soupçonné d'avoir commis un vol. Elle eu de nouvelles de lui jusqu'au 17 août 2010, lorsque quelqu'un lui a dit l'avoir vu au à la télévision. La vidéo montrait un homme nu, qui se tordait de douleur pendant qu'un policier le frappait et tirait une ficelle attachée à ses parties génitales. D'autres membres en uniforme des forces de police assistaient à la scène.
En regardant la vidéo, Margie Evangelista a immédiatement reconnu son mari. Quelques jours plus tard, elle a appris que dans la baie de Manille, une tête avait été découverte. Au poste de police, elle a pu identifier la tête comme étant celle de son mari.
Durant l'enquête menée par la Commission philippine des droits humains, trois codétenus de Darius Evangelista ont déclaré que peu après son arrestation, il aurait été conduit dans le bureau du chef de la police et qu'il serait revenu dans sa cellule couvert de graves blessures. Il a ensuite été transféré hors du poste de police. Un détenu a entendu l'un des responsables de la police s'exclamer: «Faites en sorte de le liquider». Ils n'ont plus jamais revu Darius Evangelista.
La police philippine a mené une enquête disciplinaire et un seul policier a été accusé de mauvais traitements. En 2011, la famille de Darius Evangelista a déposé plainte pour torture. Le Ministère de la Justice a alors ouvert une procédure contre sept membres des forces de police, une procédure qui est toujours pendante devant le tribunal.
Craignant pour sa sécurité, la famille de Darius Evangelista a préféré quitter sa maison.
Proposition de lettre et revendications
Monsieur le Président de la police,
Darius Evangelista a été arrêté le 5 mars 2010 à la suite d'un vol. Depuis lors, il a disparu. Des témoins et des enregistrements vidéos prouvent qu'il a été gravement torturé en détention et qu'il a ensuite été victime d'une exécution extrajudiciaire.
La police a mené une enquête disciplinaire, mais elle n'a inculpé qu'un seul policier pour mauvais traitements.
En 2011, la famille de Darius Evangelista a déposé plainte pour torture. Le Ministère de la Justice a alors ouvert une procédure contre sept membres des forces de police et contre d'autres personnes soupçonnées d'y avoir participé, mais plusieurs d'entre eux sont encore en liberté. Toutes les personnes inculpées clament leur innocence.
Je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour mettre en œuvre immédiatement une enquête indépendante et approfondie sur ces allégations de torture, de disparition et sur l'éventuelle exécution extrajudiciaire de Darius Evangelista.
Je suis très préoccupé(e) que plusieurs personnes inculpées puissent encore être en liberté. Je vous remercie de m'informer des démarches que la police entend mener pour parvenir à arrêter toutes les personnes qui ont participé à ce crime.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la police, à l’expression de ma haute considération.
Lettres adresser à:
PDG Nicanor Bartolome
PNP National Headquarters Camp General Crame
Quezon City, 1100
PHILIPPINES
→ Formule d’appel: «Dear Police Director General» / «Monsieur le Président de la police»
Copie à:
Ambassade de la République des Philippines
Kirchenfeldstrasse 73-75
3005 Berne
Fax: 031 352 26 02
E-mail: [email protected]
Cette lettre fait partie des Lettres contre l'oubli de juillet 2014 | Télécharger le fichier Word | S'inscrire pour recevoir un E-mail chaque mois avec des nouvelles lettres