«Le fait que le président Duterte affirme avoir personnellement tué des criminels présumés donne un nouveau sens à la violence "cautionnée par l’État"», a affirmé Rafendi Djamin, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International. Le climat d’impunité aux Philippines s’accentue après que le président Duterte a donné le coup d’envoi de son opération de répression brutale contre les consommateurs et les trafiquants de drogue en juillet, une vague d’homicides illégaux ayant depuis lors fait plus de 5 000 victimes à travers le pays. En se vantant du sang qu’il a sur les mains, le président Duterte ne fait qu’encourager les policiers et les personnes souhaitant se faire justice elles-mêmes à bafouer les lois et à commettre de nouvelles exécutions extrajudiciaires sans avoir à craindre de devoir rendre des comptes.
Les responsables doivent être traduits en justice
«Le président Duterte doit honorer ses obligations en diligentant des enquêtes sur ces homicides et en traduisant les responsables en justice, pas en affirmant qu’il y a pris part. Les déclarations de ce genre continuent à accorder à tous, notamment aux policiers philippins, un permis de tuer, sachant que le président les protègera.
«Nous exhortons le président Duterte à mettre immédiatement fin aux homicides illégaux, et à indiquer clairement qu’un recours illégal à la force n’est pas encouragé. Les autorités philippines doivent quitter la voie sanglante sur laquelle elles se sont engagées, et respecter leur devoir consistant à protéger toutes les personnes, en mettant fin aux incitations à la violence.»